Conclave retraites: "Il faut vraiment un deal sur la pénibilité", plaide la CPME avant la dernière réunion

Dernière ligne droite pour le "conclave" des retraites ! Les partenaires sociaux se retrouvent toute la journée du mardi 17 juin pour une 17e réunion de négociations, prévue pour être la dernière. Après des mois de discussions (et l'abandon de FO, de la CGT et de l'U2P), les 3 syndicats (CFDT, CFE-CGC et CFTC) et les deux organisations patronales (Medef et CPME) se retrouvent pour un ultime face à face pour tenter d'aboutir à un texte commun crucial pour que François Bayrou se maintienne à Matignon. Y aura-t-il accord ? Pronostic "50/50" pour le Medef et la CFDT.
Sur RMC, le patron de la CPME Amir Reza-Tofighi ne se risque à un pronostic chiffré mais reconnaît l'urgence de la situation. "Ce qui est sûr c'est que ceux qui sont autour de la table veulent un accord", clame-t-il face à Apolline de Malherbe.
"On n'a pas d'autre choix que de trouver un accord et les partenaires sociaux doivent être au rendez-vous", lance-t-il à l'aube de cette dernière réunion.
La CPME défend un système à "points d'usure"
La CPME qu'il représente reste sur ligne qui dit "oui" aux 64 ans car "ça coûte trop cher de revenir en arrière". En revanche il souhaite une meilleure prise en compte de la pénibilité dans le calcul, avec une proposition de système à "points" de pénibilité.
"Ca consiste à définir les métiers soumis à l'usure professionnelle, et que les salariés aient des points d'usure utilisables pour de la reconversion professionnelle, de la formation. On remet ces points dans un format plus simple pour avoir une fin de carrière aménagée."
Concernant la "prime seniors" évoquée par François Bayrou à la dernière minute, Amir Reza-Tofighi. "Ce n'est pas ça qui nous permettra d'avoir un accord avec les sydicats. Il faut vraiment un deal sur la partie pénibilité", inisiste-t-il.
"L'objectif commun est de sauver notre modèle de retraites, si on ne fait rien, il va droit dans le mur", conclut-il.
Où en sont les discussions avec les autres partenaires?
Le patronat et le camp syndical ont fait un pas l'un vers l'autre, mais les positions de départ étaient tellement éloignées que ça pourrait ne pas suffire. Par exemple : les syndicats sont prêts à renoncer à leur principale cible, les 64 ans, mais à condition que davatange de salariés ayant exercé des métiers pénibles puissent partir plus tôt.
Le Medef répond pour l'instant "non", sauf pour les salariés en mauvaise santé, c'est à dire celles et ceux en incapacité, en inaptitude ou en invalidité.
Autre point de blocage : les mères de famille, tout le monde est d'accord pour améliorer leur pension, mais le patronat refuse que les entreprises mettent la main à la poche.
En revanche, faire contribuer les retraités à travers la hausse d'un impôt ou via une moindre augmentation de leurs pensions, c'est oui, mais ce ne serait de toute façon pas suffisant pour résorber le déficit des caisses de retraite. Il y a donc encore beaucoup de travail pour aboutir à un accord.
Vraiment la dernière réunion? Cette réunion du 17 juin est censée être la dernière... sauf s'il y a des prolongations pour trouver un accord, le Premier ministre n'y est visiblement pas défavorable.