Durcissement de l'accès à l'assurance chômage: quelle est l'efficacité de ce type de mesures?

Le gouvernement durcit pour la troisième fois depuis 2019 les règles d’indemnisation de l'assurance chômage. Objectif: accélérer le retour au plein emploi. Mais quel est l'impact réel de ce genre de mesures?
Premier point, il est dur à mesurer en France. Exemple avec la réforme de 2019 dont les évaluations réalisées restent rares et pas très concluantes.
Un "rapport intermédiaire" publié par la Dares en février indiquait une baisse de 14% des ouvertures de droits à l'assurance chômage entre 2019 et 2022. Mais difficile de faire la part entre les effets de la réforme et le rebond de l’activité post Covid-19.
En revanche, on a plus de recul sur l’impact de ces réformes à l’étranger, avec une trentaine d'études internationales: diminuer de trois mois la durée maximale d’indemnisation réduit en moyenne la durée effective du chômage d'un mois. Donc oui, cette réforme devrait encourager le retour au travail des chômeurs, d’autant qu'une entreprise sur deux peine à recruter.
Qui seront les chômeurs les plus touchés par cette réforme?
Les chômeurs les plus touchés par cette réforme seront d'abord ceux qui alternent contrats courts et période d'inactivité, en raison du durcissement des conditions d’accès au chômage (8 mois sur 20 mois, contre 6 mois sur 24 avant).
Les seniors, eux, sont les plus incités à reprendre un travail, alors que la réforme des retraites les oblige à travailler plus longtemps. L’âge à partir duquel on peut bénéficier d’une indemnisation plus longue va passer de 53 à 57 ans.
Il faut rappeler que presque six demandeurs sur dix inscrits à France Travail ne sont pas indemnisés.