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"En déplacement il m’a dit 'ma chambre est par là'": 7 femmes sur 10 subissent du sexisme au travail

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Une grande majorité des travailleuses françaises assurent avoir déjà été victimes de sexisme au travail. Blagues lourdes, avances, remarques sur leur physique, elles assurent également préférer ne pas en parler pour ne pas compromettre leurs carrières.

Faire face à blagues lourdes, devoir en faire plus que les hommes pour être reconnues, subir des gestes déplacés... En France, près de 7 femmes sur 10 ont déjà été confrontées au sexisme au sein de leur entreprise, selon le baromètre Ipsos de l’Association française des managers de la diversité publié mardi.

Ce sexisme au travail, c'est une réalité que les jeunes femmes connaissent bien et qui commence dès le début de la vie active: "Elle est blonde, elle ne travaille pas assez vite, un commentaire sur le physique". "Je dois montrer plus pour qu'on me fasse confiance", témoignent deux Parisiennes interrogées par RMC.

Et parfois, ça va plus loin. Eva a 21 ans. Alors qu’elle était en stage, elle a subi des avances de la part de son supérieur, âgé de 15 ans de plus qu'elle: "Il m'a dit 'si tu veux, ma chambre est par là'...".

"À force, c'est lourd"

Pour ne pas perdre son travail ou rater une opportunité professionnelle, beaucoup, comme Julia, préfèrent ne rien dire:

"On dédramatise, on se dit que ce n'est qu'une blague, un commentaire, que c'est nul et on essaie de passer à autre chose. Mais à force, ça peut être lourd".

Certaines mettent en place des stratégies : ne pas se retrouver seule dans une pièce avec un supérieur ou encore, comme Loah, changent leur façon de s’habiller: "Un jour je voulais me faire les ongles mais je me suis dit 'non', je n'avais pas envie d'avoir des réflexions.

Pour 94% des sondées assurent que ces réflexions et attitudes sexistes ont un impact sur la confiance en soi. Selon le baromètre de l’Association française des managers de la diversité, moins d'une femme sur deux estime que les entreprises en font assez pour réduire ces inégalités et 40% estiment que la priorité est de sanctionner les auteurs de sexisme.

Lou Garnier (avec G.D)