"En quoi appauvrir les gens va enrichir le pays?": la CFE-CGC, syndicat des cadres, tacle le budget 2026

Sébastien Lecornu l’a annoncé mardi dans sa Déclaration de politique générale, la réforme des retraites est suspendue jusqu’à l’élection présidentielle. C’était une condition "sine qua non" posée par le PS pour éviter la censure du gouvernement.
Si certains parlent d’une victoire du PS face à la macronie, François Hommeril, président de la CFE-CGC, le syndicat des cadres qui avait appelé à l'abandon de cette réforme en 2023, y voit une décision importante.
"Je ne suis pas Jean qui rit, Jean qui pleure, je suis Jean qui se méfie. Mais c’est un acte politique assez fort, qu’on attendait tous, c’est vrai. On avait été très déçu de la réunion multilatérale qu’on a eue à Matignon à la fin du mois de septembre. Et puis on a été très déçus de ce premier gouvernement", indique-t-il.
"Là, on a l’impression que Sébastien Lecornu reprend la main. C’est éclairant sur la personnalité politique qu’il est et qu’il tente d’être et peut être que cet acte là qui est un acte politique va nous ouvrir d’autres portes dans lesquelles on pourra avancer et travailler avec lui”, précise-t-il ce mercredi sur RMC.
Beaucoup de mesures d'austérité
Outre la réforme des retraites, le Premier ministre a présenté la feuille de route de son budget 2026. Et parmi les mesures annoncées, il y a notamment le gel des prestations sociales, le gel du barème de l’impôt sur le revenu et la CSG, et puis il y a l’abattement de 10% pour les retraités qui va être remplacé par un forfait à 2000 euros. Des mesures qui font que François Hommeril appelle à la vigilance.
“Ce sont des mesures d’austérité. Elles étaient dans le budget Bayrou en fait. Moi, je n’arrive pas à comprendre la logique parce que finalement en quoi appauvrir les gens va enrichir le pays?", déplore-t-il.
"On sait bien que le pouvoir d’achat et la problématique numéro 1 aujourd’hui pour les Français. Tous les gouvernements y compris Sébastien Lecornu nous dise, ‘on ne va pas augmenter les impôts’, mais ce n’est pas vrai”, dénonce François Hommeril.
Selon lui, et il le regrette, “la cible”, pour les rabots, “c’est toujours la même cible”.