Entreprises en difficulté: le nombre de faillites augmente spectaculairement en 2023

Le nombre de faillites augmente spectaculairement en France: 57.729 défaillances en 2023, en hausse de près de 36% par rapport à 2022, selon les données du cabinet Altares. Il s'agit d'un des niveaux les plus élevés des 30 dernières années. C’est moins qu’au moment de la crise financière de 2008-2009, et qu’au moment de la crise européenne de 2013, mais c’est à peu près autant qu’au moment de la crise pétrolière après la guerre du Golfe.
Le signe inquiétant, c’est que le quatrième trimestre est particulièrement mauvais (16.820 défaillances), l'un des pires de notre histoire.
Mais ça n’annonce pas forcément une hécatombe en 2024. D’abord parce qu’il y a un effet rattrapage: meurent des entreprises qui ont été maintenues en vie depuis trois ans par les aides et qui en temps normal seraient mortes depuis longtemps. Les zombies… Si on corrige, on reste sous les niveaux d’avant-crise.
Le plus dur est passé
Le pic des difficultés de remboursement sur les PGE est passé, les contrats d’énergie sont de plus en plus renégociés, les difficultés de trésorerie commencent à s’atténuer, les taux d’intérêt ne montent plus voire baissent. Le pire est derrière nous, selon la Banque de France. Un secteur tout de même à surveiller: la construction, qui représente une faillite sur quatre.
Forcément, ça va avoir un impact sur l’emploi. 243.000 emplois ont été menacés en 2023, quasiment 10.000 de plus qu’en 2022. Même niveau en 2024.
Est-ce que le chômage va arrêter de baisser? C’est probable. Est-ce qu’il va fortement remonter? Sans doute pas, car les projets de recrutement sont toujours là et les difficultés à recruter aussi. Selon l’enquête de la Banque Palatine auprès des PME, 82% des entreprises envisagent de maintenir leurs effectifs, 13% de les augmenter, 5% les réduire. Le taux de chômage à 7.6%, contre 7,5%, nous ramène deux ans en arrière.