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Face à la précarité, le gouvernement envisage de taxer les contrats courts

Un bonus-malus pour pénaliser les entreprises qui abusent de ces contrats précaires: c'était une promesse d'Emmanuel Macron pendant sa campagne. Syndicats et patronats doivent en discuter durant leurs discussions autour de la réforme de l'assurance chômage.

Dans sa lettre de cadrage, le gouvernement leur demande de trouver des solutions pour faire face à une précarité grandissante dans le monde du travail, avec la multiplication des contrats courts.

Et pourquoi pas en instaurant un bonus-malus pour pénaliser les entreprises qui abusent de ces contrats précaires. Cette précarité est durement vécue par la majorité des salariés.

“Je suis toujours à envoyer des candidatures"

Une situation que connaît bien Sophie, dans le secteur culturel, depuis son licenciement il y a 4 ans: “Depuis 2014, je suis toujours à la recherche d’un boulot. C’est en continu. Ca ne s'arrête jamais. J'enchaîne les CDD”. Désormais, elle se retrouve enfermée dans un cercle vicieux : “Je suis toujours à envoyer des candidatures, répondre à des offres pour retrouver un boulot”.

Les employeurs en désaccord ? 

Face à cette précarité que subissent de plus en plus de salariés et qui coûte cher à l'assurance chômage, le gouvernement menacent de surtaxer les entreprises qui en abusent. Pas question, répondent les employeurs. Thierry Grégoire est responsable à l'union des métiers de l'hôtellerie, un secteur où 40% des salariés sont en CDD: "2013, 2016, 2017 on a surtaxé. Est ce que nous avons produit moins de contrat ? Non, on en fait toujours plus". Il justifie alors le recours aux contrats de courte durée: "L'entreprise a besoin de main d’oeuvre à des instants T pour des productions de commandes". 

En 2017, la part des emplois à durée limitée (CDD et autres) était à son plus haut : 15,4%, contre 6,4% en 1982, au début des mesures. Si les syndicats et le patronat n'arrivent pas à s'entendre pour réduire cette précarité, le gouvernement a prévenu: il agira par décret.

Victor Joanin et Juliette Pietraszewski