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La dégressivité des allocations chômage permet d'envoyer un message aux chômeurs

"Parce que si l'on reste plus d'un an au chômage, on est mort sur le marché du travail", l'économiste Christian Saint-Etienne, invité ce lundi de Radio Brunet, plaide pour l'instauration de la dégressivité des allocations chômage.

Alors que s'ouvre les négociations entre le gouvernement et les partenaires sociaux pour réformer l'assurance chômage (en déficit de 3,8 milliards d'euros en 2017), la ministre du Travail Muriel Pénicaud a déclaré dimanche que le gouvernement n'avait "aucun tabou" quant aux éventuelles mesure à discuter. Les syndicats ont déjà prévenu, eux, qu'il y avait des lignes rouges à ne pas franchir, comme la dégressivité (baisse progressive du montant) des allocations chômage.

Une mesure pourtant essentielle, selon l'économiste Christian Saint-Etienne. "Aujourd'hui, on perd très très vite en employabilité. Si on reste au chômage plus d'un an, on est mort sur le marché du travail, explique-t-il ce lundi dans Radio Brunet. Ce n'est pas l'ampleur de la dégressivité qui compte, mais le fait d'envoyer un message très puissant au chômeur: il faut absolument retrouver un travail, qui permet ensuite, parce qu'on garde son employabilité, d'en trouver un meilleur dans un second temps".

"Dégressivité dès 6 mois"

Christian Saint-Etienne plaide pour une dégressivité dès 6 mois "pour envoyer au chômeur le message qu'après 6 mois de chômage, l'employabilité tombe très vite. Parce que le monde va très vite, les compétences évoluent très vite, les technologies aussi…"

Mais il prévient, pas question de décider d'une dégressivité des allocations chômage sans renforcer la formation des demandeurs d'emplois. "Si on introduit la dégressivité sans faire d'efforts sur la formation, c'est de la punition. On n'est pas là pour punir les gens".

P. G. avec Eric Brunet