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Grève à Decathlon: "Le grand public ne voit pas la forme de maltraitance sur les salaires"

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"Sous le choc", la CFDT a appelé les salariés de Decathlon à faire grève ce samedi pour protester après le versement d'1 milliard d'euros de dividendes à la famille Mulliez, propriétaire de l'entreprise. Le syndicat réclame également une hausse des salaires.

Les 20.000 salariés de Decathlon en France sont appelés "à se mobiliser et à faire grève" ce samedi dans les magasins. L'appel est lancé par la CFDT après le versement d'1 milliard d'euros de dividendes à la famille Mulliez, fondatrice et propriétaire de l'entreprise.

La goutte de trop pour Sébastien Chauvin, délégué syndical central CFDT à Decathlon, invité d'Apolline Matin, ce vendredi sur RMC et RMC Story: "Il y a une colère qui est montée rapidement avec la non répercussion de la hausse du SMIC alors que nos salaires sont très proches du SMIC. Et on a appris qu'en trois jours, ils étaient capables de se verser 1 milliard d'euros de dividendes, alors que les salariés doivent attendre trois mois pour une éventuelle augmentation."

Cette annonce intervient quelques semaines après le plan social décrété au sein de l'entreprise Auchan, dont la famille Mulliez est aussi propriétaire, qui menace 2.400 emplois. Le président de Decathlon, Fabien Derville, a reconnu dans La Voix du Nord le "momentum pas idéal" de ce versement, sans pour autant faire marche arrière.

Des revalorisations salariales trop faibles

Sébastien Chauvin rappelle que Decathlon a également été touché par des suppressions de postes récemment: "On a supprimé 1.000 postes en équivalent temps complet, c'est-à-dire que c'est des départs qui ne sont pas remplacés. On était 1.000 de moins pour faire le même travail cette année".

Le parti-pris : Plan social/Mulliez, les dividendes Decathlon divisent - 06/12
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Du côté des salariés, "nous n'aurons pas d'intéressement, le dividende est reversé dans un plan épargne entreprise bloqué pendant cinq ans", déplore le représentant syndical de la CFDT.

"On est très déçus car on adore les produits que l'on vend et l'image que l'on renvoie au grand public", souligne-t-il.

"Sauf que le grand public ne voit pas ce qu'il se passe derrière et il y a une forme de maltraitance sur les salaires où ça n'évolue pas, ajoute-t-il. On a 10 ou 15 ans d'ancienneté et on a des salaires qui restent très proches du SMIC."

La CFDT "espère que la grève sera très suivie" et remarque dans les retours des salariés "une exaspération de demander toujours plus d'efforts". En choisissant le samedi 7 décembre comme journée de grève, le syndicat a retenu une date importante, juste avant les fêtes de fin d'année.

Pour Sébastien Chauvin, ce ne sont pas les salariés qui prennent le risque de perturber les achats de Noël, mais "ceux qui prennent les décisions de ne pas augmenter les salaires de leurs salariés et de se prendre 1 milliard d'euros à quelques jours des fêtes." Le délégué syndical central CFDT a annoncé "échanger avec la direction mais pas avec les actionnaires".

TRC