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Grève des éboueurs à Paris: des salariés du privé appelés en renfort, "on nous envoie en enfer"

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Des éboueurs sont appelés en renfort pour ramasser les poubelles qui s'amoncellent dans les rues de Paris. Sur RMC, ce mardi matin, un salarié du privé explique avoir refusé.

Alors près de 6.000 tonnes de déchets s'entassent depuis une semaine dans la capitale, où la mairie refuse d'intervenir pour "casser la grève", RMC est en mesure de confirmer que des éboueurs du privé sont appelés pour ramasser les poubelles dans des arrondissements de Paris.

L’une des sociétés privées de collecte des déchets, qui opère également dans plusieurs villes du sud de la France, le confirme à demi-mots. "Tous les moyens légaux sont mis à disposition pour faire face au risque d’insalubrité causé par l’accumulation des poubelles" sur les trottoirs, nous indique-t-on.

"Beaucoup de petits responsables sont partis, mais pas de petits ouvriers"

Un employé de cette même entreprise, qui travaille dans une ville du sud, a eu une proposition de la part de son patron pour aller ramasser les poubelles à Paris.

"Mon responsable est venu un matin et m'a demandé si je voulais monter à Paris ramasser les poubelles. Je lui ai dit franchement que non. Beaucoup de petits responsables sont partis mais pas de petits ouvriers, en fait. Environ 15 personnes ont dû monter en tout. On nous envoie en enfer, il y a des rats qui fument des cigarettes sur les poubelles qui t'attendent là-bas", s'imagine-t-il.

Une pratique selon lui régulière, compensée par des primes allant traditionnellement de 300 à 500 euros, et d’ailleurs constatée cette nuit, aux alentours de 3 heures du matin, par des caméras de BFMTV.

Une collecte de déchets a été organisée par des employés d’une autre entreprise privée dans plusieurs arrondissements de la capitale. Une entreprise qui travaille normalement dans d’autres arrondissements.

Notre auditeur estime en revanche que tant que les blocages des incinérateurs continuent, la situation ne s'arrangera pas dans la capitale: "Au bout d'un moment vous pouvez envoyer 10.000 personnes ça ne changera rien. Le nerf de la guerre c'est les incinérateurs. Vous pouvez 1, 10, 20 camions... Au bout d'un moment quand c'est plein, c'est plein", explique-t-il.

Romain Houg (édité par J.A.)