"Le droit de grève ne justifie pas tout": les Parisiens excédés par la grève des éboueurs

Huitième jour de grève des éboueurs à Paris. Dans les rues, les ordures s’amoncellent et pourtant, ce n’est pas fini puisque le mouvement est reconduit jusqu'à mercredi.
Au total, ce sont déjà plus de 5400 tonnes de déchets non ramassées, selon la mairie. Trois usines d'incinération aux portes de la capitale, celles d'Ivry-sur-Seine, d'Issy-les-Moulineaux et de Saint-Ouen, sont à l'arrêt. Les garages à bennes ainsi que les ateliers sont bloqués.
Dans le 17e arrondissement, les habitants commencent à perdre patience. Devant la porte de l'immeuble d'Emmanuel un tas de détritus mesurant plus de deux mètres de haut sur quatre mètres de large.
“Là, on n'en voit pas encore, mais le soir ou le matin tôt il y a des ras. On revient au moyen-âge. C’est grave. En plus, il y a des conserves coupantes ou des morceaux de verre donc tout un chacun peut se blesser. Le droit de grève ne justifie pas tout, ça ne justifie pas de faire ‘n'importe quoi”, indique-t-il.
Une réquisition des agents non-grévistes?
Jean-Claude, retraité, se faufile, lui, entre les poubelles pour rentrer chez lui. “Dans trois jours, je ne pourrai plus rentrer chez moi, il faudra que je passe par la fenêtre”, ironise-t-il. La situation ne peut plus durer selon lui. “On fait appel à des sociétés privées pour compenser les grévistes fonctionnaires”, dénonce-t-il.
Plusieurs élus demandent la réquisition des agents non-grévistes pour réaliser la collecte des déchets. C'est le cas de Pierre Bournazel, conseiller municipal Horizon du 18e arrondissement de Paris.
“Tous les fonctionnaires agents de la ville de Paris ne font pas grève dans le service de la propreté. Il y a des poubelles partout. Quand on aime sa ville, on s’en occupe”, appuie-t-il.
La ville de Paris qui a rappelé dimanche que le mouvement social et ses conséquences sont de la responsabilité du gouvernement.