RMC
Travail

"Ils ne parlent pas de notre quotidien": ces petits patrons qui montent au créneau contre le Medef

placeholder video
Le Medef organise un rassemblement dans 10 jours pour dire stop à la hausse des impôts et non à la taxe Zucman. Les petits patrons montent au créneau contre la première organisation patronale, selon eux, ils sont trop loin de leurs préoccupations.

Les petits patrons montent au créneau contre le Medef. Alors que la première organisation patronale organise un meeting dans une dizaine de jours à Paris pour dire non à toute hausse d'impôts, ce rendez-vous est boudé par les autres organisations.

"Le Medef doit se reprendre" a jugé mercredi le président de l'U2P, qui représente artisans et commerçants, assurant que les "petites entreprises, elles ne sont pas concernées par la taxe" Zucman sur les très hauts patrimoines. Michel Picon souhaite plutôt que le partage de la valeur ajoutée soit "un peu plus équitable que ce qu'il est aujourd'hui".

Le Medef ne pourra également pas compter sur la CPME qui représente les petites et moyennes entreprises. Pas question de participer au meeting du Medef pour Julie Chazarenc-Bourbon, directrice d'une petite agence de communication de cinq salariés.

“Ils ne parlent pas de notre quotidien. Je ne me sens pas concernée par le combat des très grandes entreprises”, indique-t-elle.

Pour elle, il faut réintroduire plus de justice fiscale. “Il y a des boites qui ne payent pas tous leurs impôts en France, c’est pour ça que les gens sont en colère aujourd’hui”, souligne-t-elle.

Faire participer les grands patrons à l'effort collectif oui, mais pas seulement pour Anne-Laurence Zanclan, qui dirige une vingtaine d'employés. “Tout le monde devrait contribuer à la mesure de ses moyens et de sa situation”, indique-t-elle.

Prêts à se mobiliser

En tant qu'entrepreneuse, elle serait même prête à mettre la main à la poche. “Venir sur une contribution qui devrait être exceptionnelle, ciblée et d’une durée de trois à cinq ans”, pointe-t-elle.

L'entreprise de Michael Mahut emploie, elle, 60 salariés. "Je ne trouverai pas dingue que demain, mes revenus patrimoniaux soient taxés de la même manière que mes revenus salariaux. Je ne vois pas comment on peut s’en sortir si tout le monde ne met pas la main à la pâte"

"Moi, je rêverais d’un Medef qui dit, ‘on a conscience que les grandes entreprises ont cet avantage-là. On est prêt à y renoncer’”, pointe-t-il.

Il n'exclut pas d'aller manifester ce jeudi pour montrer qu'en tant qu'entrepreneur et patron il soutient le mouvement de mobilisation.

Cassandre Braud avec Guillaume Descours