"Je défends la politique salariale que nous conduisons": Christiane Lambert répond à la polémique autour de la rémunération des cadres de la FNSEA
Des chiffres, bien éloignés de la réalité des salaires des agriculteurs. Ce mercredi, le site d'information Mediapart a révélé les rémunérations importantes perçues par les principaux dirigeants de la FNSEA.
En tête, le nouveau directeur général du syndicat, Clément Faurax avec ses 13.400 euros brut mensuel. C’est 3.000 euros de plus que le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume. Le directeur adjoint, Jean-Louis Chandellier, bénéficie d’une jolie promotion: son salaire, est de 9.600 euros brut par mois, c’est 30% de plus que son prédécesseur. Une augmentation qui s’inscrit dans "la tendance des augmentations habituelles", explique le directeur général dans une interview à Mediapart.
"Nous avons porté plainte pour vol de documents"
L’ancienne directrice générale n’est pas non plus passée entre les mailles du filet. Après son départ de la direction, Catherine Lion est restée conseillère à temps partiel jusqu’en septembre dernier. Selon le journal en ligne, elle a alors bénéficié d’un salaire de base de 8.900 euros, sans compter la prime de 6.000 euros par mois.
D’après les calculs de Mediapart, c’est ce que touche un exploitant agricole sur une année. Si l’ancienne directrice générale est à la retraite depuis le mois d’octobre, elle cumule désormais sa pension avec un salaire à temps partiel, pour un total de: 12.500 euros par mois.
Des révélations, que Christiane Lambert, présidente de la FNSEA a dénoncé au micro de RMC.
"Ce n’est pas la première fois que Mediapart s’en prend à la FNSEA. A la veille du Salon de l’Agriculture, ça ne vous a pas échappé. C’est une entreprise de démolition. Nous contestons la façon dont Mediapart a fonctionné. Nous avons porté plainte pour vol de documents puisque les chiffres qui sont parus n’ont pas à paraître".
"Il y a présentation fallacieuse des chiffres"
La présidente de la première organisation syndicale agricole a par ailleurs contesté les chiffres publiés par le média en ligne et défendu des rémunérations pas "supérieures à la moyenne".
"Nous avons des cadres dirigeants de haut niveau et concernant notre directrice générale, il y aura enquête et ce sera prouvé qu’il y a présentation fallacieuse des chiffres. Je conteste un certain nombre de présentation. Oui, c’est vrai que nous avons besoin de cadres dirigeants qui ont des compétences et donc des rémunérations. J’insiste sur le fait que les rémunérations ne sont pas supérieures à la moyenne des cadres des autres organisations, même inférieures selon une étude de 2015".
"Le budget de la FNSEA est composé pour partie des cotisations des agriculteurs"
Interrogée sur l’écart conséquent entre les salaires des agriculteurs français et ceux des dirigeants de la FNSEA, Christiane Lambert a apporté quelques explications.
"Je comprends que le décalage parait colossal. Mais nous sommes à Paris vous savez très bien que les salaires parisiens sont supérieurs à ceux de province (…) Je défends la politique salariale que nous conduisons. Le budget de la FNSEA est composé pour partie des cotisations des agriculteurs, pour partie de subventions dont bénéficient tous les syndicats agricoles".