RMC
Travail

"Je dis stop et je vais faire du black": le ras-le-bol fiscal de ce patron qui va tout arrêter à 32 ans

placeholder video
A 32 ans, Tony va revendre son restaurant et retourner travailler au noir, exaspéré par le matraquage fiscal et les impôts qui empêchent de vivre de son travail. Florine, cheffe d'entreprise, estime que les normes et les taxes empêchent les entreprises de se développer.

Le Medef menace de descendre dans la rue. Les patrons pourraient se rebeller si les impôts venaient à augmenter prévient Patrick Martin le président du syndicat des dirigeants d'entreprise.

Sont concernés les grands PDG mais aussi les artisans et autre petits patrons qui alertent depuis plusieurs années sur les taxes et les normes qu'ils jugent trop nombreuses. C'est le cas de Tony, 32 ans, restaurateur dans les Alpes-de-Haute-Provence, à son compte depuis 8 ans.

Des taxes et des impôts à n'en plus finir

"J'en ai marre", confesse-t-il ce lundi aux Grandes Gueules. "J'ai décidé à 22 ans de racheter un restaurant avec mon ex-compagne. j'entends parler de l'Acre, l'aide à la création ou reprise des entreprises. On m'explique à Pôle emploi que je ne pourrais récupérer que 45% que ce que j'ai cotisé", se souvient-il.

"Je ne suis même pas encore patron qu'on me la met déjà à l'envers", s'énerve Tony.

Et ce n'est que le début des factures, des taxes et des impôts: "J'ouvre mon restaurant et ça s'enchaîne avec l'Urssaf des indépendants. Macron avait promis de le supprimer, on a eu juste 3% de baisse. Ensuite il y a l'Urssaf pour les employés", énumère le restaurateur sur RMC et RMC Story.

"Vaste blague!"

"Ensuite il y a la contribution foncière des entreprises, la CFE, vaste blague! Je paie un loyer, des impôts locaux et je dois payer la cotisation foncière. Je n'imagine pas ceux qui travaillent chez eux et qui doivent quand même payer, ça je n'arrive plus à comprendre", poursuit Tony.

"Et là je vais revendre mon restaurant je vais payer des impôts sur la plus-value", ajoute-t-il.
Impôts, les patrons dans la rue : incongru ou justifié ? - 15/09
Impôts, les patrons dans la rue : incongru ou justifié ? - 15/09
26:38

Résultat, Tony a pris une décision radicale: "Jusqu'au bout on se fait enfler pour engraisser des types qui ne savent rien faire de leurs deux mains. Je dis 'stop', je vends tout, ma retraite je me la met bien profond et je vais travailler au black, je m'en fiche de cotiser parce que ça ne me sert pas, ça ne sert qu'à engraisser des énarques ou des gens qui profitent du système".

"On est matraqué fiscalement"

Dans ces conditions, il appelle les patrons à descendre dans la rue, à arrêter de travailler "pour ces gens": "Ce sont les ouvriers, les patrons, les employés qui font tourner le pays et ces gens-là ne produisent rien et ne savent rien faire. Les assistés ce ne sont pas les gens au chômage, ce sont ces gens-là!", insiste-t-il.

"Je n'en peux plus de ce pays", peste Florine cheffe d'entreprise. "A partir du moment où les patrons menacent de descendre dans la rue, c'est que rien ne va plus. On est matraqué fiscalement. Dès que j'essaie d'investir ou de recruter, je suis matraquée fiscalement", s'énerve-t-elle.

"J'ai de la demande dans mon business mais on nous empêche de se développer, d'être compétitif à tous les niveaux. C'est le seul pays au monde qui empêche les gens de se lancer et les responsables, ce sont le gouvernement et nos élites", ajoute Florine.

G.D.