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"Je vais aller faire autre chose": les régimes spéciaux disparaissent le 1er septembre

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La fin des régime spéciaux, c'est pour le 1er septembre. À cette date, les nouvelles recrues de la SNCF, d'EDF ou de la RATP notamment ne bénéficieront plus de départs à la retraite anticipés, en raison de la réforme des retraites. Mais d'autres, salariés depuis plusieurs années, sont tout de même concernés.

SNCF, EDF, RATP... De nombreuses compagnies vont dire adieu aux régimes spéciaux ce vendredi 1er septembre. À partir de cette date-là, de nombreux salariés vont perdre leurs avantages et ne pourront plus partir à la retraite de manière anticipée. Une vraie révolution qui devrait quand même se faire en douceur.

Parce qu'il va falloir tenir compte de la "clause du grand-père" selon laquelle on "ne change pas les règles en cours de jeu". Ainsi, à la RATP ou à la SNCF par exemple, tous ceux qui sont déjà en poste continueront de bénéficier des régimes spéciaux. Les derniers n’en sortiront qu’à l’horizon 2070.

S'ils peuvent continuer de bénéficier de leurs régimes spéciaux, les agents n'échappent cependant pas aux évolutions prévues par la réforme. "L'âge d'ouverture des droits est progressivement relevé de deux ans et la durée d'assurance requise pour le taux plein voit sa montée en charge accélérée", rappelait en juillet le ministère du Travail dans un communiqué.

Fin des régimes spéciaux au 1er septembre : bonne ou mauvaise nouvelle ? - 29/08
Fin des régimes spéciaux au 1er septembre : bonne ou mauvaise nouvelle ? - 29/08
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Laissés pour compte contre privilégiés

C'est le cas de Karim, chauffeur de bus à la RATP depuis dixans. "Je suis né en 1983 donc je n'aurai plus mon calcul de retraite sur les six derniers mois", assure-t-il dans "Estelle Midi" ce mardi sur RMC et RMC Story. "Je suis rentré dans cette entreprise pour ces avantages, donc je vais changer de crèmerie, je vais aller faire autre chose. On change les règles en cours de jeu, je ne vois plus d'intérêt, autant que j'aille faire taxi ou VTC", ajoute Karim.

"Si on avait ces avantages, c'est parce qu'on a des conditions de travail pénibles pour 2.000 euros nets par mois, pour partir à la retraite avec 1.800 euros. Quel nanti", ironise le conducteur de bus.

Et puis, il y a aussi ceux qui échappent totalement à la réforme et bénéficieront toujours d’un régime spécial. C’est le cas des marins, des fonctionnaires de la Banque de France et des salariés de la Comédie française. Il faut y ajouter les employés de l’Opéra de Paris, soit 1.700 personnes en CDI qui bénéficient d'un régime spécial depuis 1698. À l'époque, le roi Louis XIV avait fixé l'âge de départ à 40 ans pour les danseurs, un seuil qui n’a pas bougé jusqu’à ce qu’il soit reporté à 42 ans en 2010, quand Nicolas Sarkozy avait engagé sa réforme des retraites.

G.D.