JO 2024: la communication anxiogène agace les professionnels de l'hôtellerie et la restauration

Les transports ne seront pas prêts pour les Jeux olympiques d'après la maire de Paris, il faudra que les Franciliens télétravaillent pour ne pas les saturer demandent la présidente de la région et le ministre des Transports lui-même... Ces messages "anxiogènes" autour des JO 2024, les professionnels de l’hôtellerie en ont assez.
Dans une lettre ouverte à l'attention du gouvernement, de la mairie de Paris et de la préfecture de police, le Groupement des hôtelleries et restaurations d'Ile-de-France (GHR), réclame une atmosphère plus festive à l’approche des Jeux olympiques de Paris.
"Pourquoi craindre aujourd'hui quelque chose que vous avez tant désiré?", écrit l'organisation de professionnels, qui assure vouloir donner pendant les JO "la plus belle image possible de nos métiers aux yeux du monde entier".
"On nous vendu les Jeux olympiques comme une opportunité formidable, un évènement sportif populaire et fédérateur, mais il y a eu des déclarations paradoxales incitant au télétravail et anticipant les problèmes dans les transports", déplore dans Charles Matin, ce mercredi sur RMC et RMC Story, Pascal Mousset, le président du Groupement national des indépendants de l’hôtellerie et de la restauration (GNI), qui fait partie du GHR.
"Plus de problèmes que d'émotions"
Conséquence, pour certains Franciliens, c'est déjà la crise d'angoisse. "Les transports, la capacité hôtelière, je trouve ça inquiétant", assure l'un d'eux à RMC. "Ça va être très compliqué pour les travailleurs. Ça va engendrer plus de problèmes que d'émotions aux Français", renchérit un second. David, très heureux d'accueillir les Jeux dans sa ville, veut voir le verre à moitié plein: "On attend beaucoup de monde donc c'est possible qu'il y ait des petits problèmes, mais je pense que ça bien se passer", assure-t-il.
C'est ce genre de discours que les professionnels de l'hôtellerie et la restauration veulent entendre de la bouche des pouvoirs publics. "Il faut voir les points positifs, il ne faut pas être uniquement pessimiste", demande Franck Galveau, le président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH) en Île-de-France.
Car de nombreux Parisiens prévoiraient déjà de quitter la capitale. Pour lui, il faudrait rassurer ceux qui veulent rester: "Si on leur dit de ne plus se déplacer et de faire du télétravail, c'est des clients en moins dans nos hôtels, nos cafés, nos restaurants et nos bars".
"Il ne faut pas de quartier mort"
"On a besoin que les gens viennent à Paris, pour que nos commerces puissent vivre. Il ne faut pas de quartier mort, les Jeux olympiques doivent être une fête où tout le monde peut venir", renchérit Pascal Mousset du GNI.
Encore faut-il pouvoir s'héberger. Selon une étude de l'UFC-Que Choisir auprès de 80 hôtels, les tarifs des chambres ont augmenté de 226% pour le jour de la cérémonie d'ouverture prévue le 26 juillet. "C'est un phénomène isolé, défend Pascal Mousset. Dans toutes les professions, il y a des abus. Mais la taxe additionnelle sur le séjour a augmenté de 300%, l'énergie a doublé et les tarifs sont de toute façon libre."
Pour attirer les foules, le GHR demande l'extension des terrasses estivales jusqu'à minuit pendant les JO 2024. Pas sûr que cela suffise à convaincre les riverains de rester.