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Le "Grand débat national" en banlieue: "Macron se réveille, mais il a raté le coche en rejetant le plan Borloo en mai"

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Pour la première fois depuis le lancement du grand débat, Emmanuel Macron va rencontrer les maires de villes de banlieue. Un des principaux thèmes abordé sera l'emploi, dans ces zones où le chômage et beaucoup plus élevé que sur le reste du territoire.

Emmanuel Macron va participer ce lundi à sa cinquième rencontre dans le cadre du grand débat national. Pour la première fois, celui-ci se tiendra en banlieue à Evry-Courcouronnes en Essonne. Le président de la République va rencontrer élus et associations qui attendent du concret. 

La question du chômage devrait être centrale alors qu’il avoisine les 25% contre 9% ailleurs sur le territoire. 300 élus locaux et responsables associatifs seront présents. "La banlieue reste une très grande urgence" explique un maire invité. "Emmanuel Macron se réveille, mais il a raté le coche en rejetant le plan Borloo en mai", regrette un autre. 

Directrice générale de cuisine mode d'emploi, l'école de cuisine de Thierry Marx implantée notamment en banlieue parisienne, Véronique Carrion assistera cet après-midi au débat avec Emmanuel Macron. Cette femme énergique compte bien interpeller le président de la République sur l'emploi.

"On va lui faire part de notre expérience de terrain qui est la nécessité de proposer à des personnes qui sont éloignées de l’emploi dans ces quartiers populaires, d’accéder à des formations qui soient qualifiantes et qui débouchent dans l’emploi, notamment dans des secteurs en tension", explique-t-elle. 

250 contributions à Grigny

L'exécutif a tout pour répondre à la crise des quartiers populaires, estime le maire de Grigny en Essonne, Philippe Rio. Il suffit de reprendre le plan Borlot enterré par Emmanuel Macron en mai dernier plaidera l'élu communiste cet après-midi devant le président de la République.

"Ce débat national, nous l’avons eu déjà il y a près d’un an. Le diagnostic, il est connu. Aujourd’hui on a besoin d‘actes concrets, sur les questions d’école, de justice ou de police", précise-t-il. 

Un avis partagé par François Durovray, président du conseil départemental de l'Essonne. "C’était le gouvernement qui a demandé ce rapport et à peine publié, il a été enterré. Je pense que nous allons être plusieurs à lui rappeler qu’il avait commandé ce rapport et qu’il n’a malheureusement pas suivis les conclusions de celui-ci", affirme-t-il.

Si le grand débat a été lancé pour répondre à la crise des "gilets jaunes", ce n'est pas en banlieue qu'ils ont été les plus visibles. "Les 'gilets jaunes' sont des personnes qui ont le sentiment de déclassement aujourd’hui. En banlieue, on est déclassé. Ce que vivent les gilets jaunes aujourd’hui, les habitants de banlieue le vivent depuis 30 ou 40 ans. Il y a une partie des habitants qui ont baissé les bras", estime François Durovray. "Il y a des frontières invisibles. Certains ont le sentiment de ne pas pouvoir avoir la même vie que les autres français", poursuit-il? 

Malgré tout à Grigny, plus de 250 contributions au grand débat on été collectées. Preuve, selon Philippe Rio, que les quartiers populaires sont aussi mobilisés.

Nicolas Ropert avec Guillaume Descours