Le marché de l'emploi dans une mauvaise passe: faut-il s'inquiéter?

Le secteur de l'emploi n'est pas en grande forme en ce moment. Les chiffres de l'emploi salarié dans le privé, publiés vendredi, pointent une baisse minime (-0.1%), mais que cela fait six mois que l’emploi plafonne après deux ans de forte hausse. À ces chiffres s’ajoute la légère remontée du chômage durant l’été, après deux ans de baisse.
Enfin, les publications d'offres d'emploi poursuivent leur baisse amorcée depuis fin 2022, avec une diminution sur les sites spécialisés de 16% sur trois mois, selon le dernier baromètre Adecco. Pour tous ces chiffres, la baisse touche tous les territoires et presque tous les secteurs
Le secteur de l'intérim est la composante de l’emploi salarié la plus sensible à la variation du climat économique. D'ailleurs, elle était en baisse régulière depuis la fin 2022. Les chiffres que vient de publier la Dares (Direction de l'Animation de la Recherche et des Études et des Statistiques) pour les mois d’août et septembre confirment le ralentissement des embauches.
Le nombre d’intérimaires a augmenté de 2% en septembre par rapport à aout. Sur la période juillet-août-septembre, il y a une stagnation. C’est dans la construction que la baisse est la plus sensible.
Un futur proche inquiétant?
Les prochains mois et 2024 seront peut-être moins dynamiques pour l’emploi que 2021 ou 2022, mais c’est cohérent avec le ralentissement de la croissance. Mais le risque de récession est faible et jamais autant de Français n’ont travaillé quelle que soit la tranche d’âge. La hausse du chômage s’explique aussi par la réforme des retraites et le retour de découragés sur le marché du travail.
Les statistiques de l'Urssaf montrent que les déclarations d'embauches de plus d'un mois, CDI inclus, restent très supérieures à leurs niveaux d'avant pandémie. Les difficultés de recrutement restent de loin la première préoccupation des dirigeants des très petites, petites et moyennes entreprises.