Les militaires bientôt aux 35h?: "Cela va tuer la défense française et européenne"

Des militaires français - Crédit : SHAH MARAI / AFP
Les soldats français vont-ils bientôt passer aux 35h grâce à un soldat slovène? Le Conseil d’Etat doit trancher ce vendredi matin et se prononcer sur une application ou pas d’une directive européenne de 2003 qui fixe une durée de travail hebdomadaire maximale. Saisie par un garde-frontière de Slovénie en juillet dernier, la Cour de justice de l’Union européenne a estimé que cette directive de 2003 était applicable aux militaires. En France, c’est un sous-officier de gendarmerie français qui a déféré au Conseil d’Etat sa hiérarchie, estimant qu’elle ne respectait pas la directive de 2003.
"Je ne vois pas très bien pourquoi on appliquerait à l’armée française une directive européenne qui viendrait des plaintes d’un garde-frontière slovène ou d’un gendarme français", peste ce vendredi matin sur RMC Vincent Desportes, ancien directeur de l’Ecole de guerre.
"On ne peut pas différencier les corps"
"Ce qui compte c’est qu’une armée soit efficace. Les 35h ont tué la santé, et appliquer les 35h à l’armée, cela viendrait à tuer aussi la défense française et c'est inapplicable", ajoute-t-il estimant que lorsque l’on rentre dans l’armée, on en accepte les contraintes, notamment celle d’être disponible en tout lieu et en tout temps.
Pour la cour de justice européenne, la directive de 2003 est bien applicable aux militaires sauf exception, comme lors d’opérations du champ de bataille, les entraînements opérationnels, les missions des unités spéciales ou des "contraintes insurmontables". En clair, les militaires dont l’activité concerne des services d’administration, d’entretien, de réparation, de santé ou de maintien de l’ordre sont soumis au même droit du travail que les autres travailleurs.
Impensable pour Vincent Desportes : "L'armée n'est qu'une et on ne peut la couper. On ne peut pas différencier les différents corps, entre ceux dans les opérations et ceux qui ne le sont pas", conclut-il estimant que les 35h mettraient à mal la sécurité européenne.
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