Logement des saisonniers: 400.000 travailleurs peinent à trouver un hébergement

Face à la pénurie de logements, des milliers de saisonniers peinent à se loger chaque été, au point de refuser certains contrats. Estimés à 1,5 million en France, ils sont 400.000 à rechercher un hébergement à proximité de leur lieu de travail. Pour y remédier, collectivités et employeurs multiplient les initiatives locales, du village dédié aux internats réquisitionnés.

Les saisonniers sont un rouage capital de l’économie en période estivale. La Cour des comptes a récemment estimé leur nombre à 1,5 million, réparti entre le tourisme et l’agriculture. Mais ils ont de plus en plus de mal à se loger. Selon les Sages, 400.000 d’entre eux chercheraient un logement proche de leur lieu de travail. Selon nos informations, ce manque de logements est criant.

"Si on ne propose pas un toit, personne ne répond à nos annonces" confie un professionnel du tourisme dans le Médoc. Selon le Conseil économique, social et environnemental (Cese), 100.000 saisonniers renoncent chaque année à un contrat faute de logement.

Des initiatives locales pour répondre à la pénurie

Alors comment remédier au problème? Des initiatives fleurissent un peu partout sur le territoire. Des campings municipaux réquisitionnés, des terrains préemptés par les communes… Dans le Cotentin, à Barneville-Carteret, on vient d’inaugurer un village des saisonniers, avec 11 chalets comportant une vingtaine de chambres.

Ce sont les professionnels qui louent directement les chambres moins chères que le prix du marché. Un projet qui réjouit les 80 commerçants de la ville, selon le maire, qui explique que tous en profitent: un couple est notamment arrivé, l’un travaille dans un restaurant, l’autre dans un magasin de vêtements. Ce village pourrait être amené à faire des petits, à Pontorson, près du Mont-Saint-Michel, à Granville ou peut-être à Bagnoles de l’Orne. La Chambre de commerce et d'industrie, partenaire du projet, assure avoir été sollicitée par plusieurs communes.

Les indiscrets : Loger les saisonniers, un véritable casse-tête - 17/07

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Autre initiative, en Bretagne cette fois, sur la Côte d’Emeraude. Les internats de deux lycées à Saint-Malo et Dinard sont mis à disposition des saisonniers. Entre 5 et 14 euros la nuit, ce qui reste accessible. L’employeur lui paie 2 euros par jour et par employé. 90 personnes sont logées ainsi.

Dans le Morbihan aussi, des bâtiments scolaires accueillent des saisonniers. Mais pas avant le 10 juillet, regrette le président de l’Umih locale.

Beaucoup de professionnels renoncent à embaucher sur un marché de plus en plus concurrentiel et où les acteurs redoublent d’imagination pour séduire: transports en communs gratuits, vacances offertes et même des escape game dans certaines exploitations agricoles.

Martin Lange