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"Ils sont là pour le business": faut-il supprimer le Cese, pointé du doigt pour des rémunérations XXL?

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Un rapport parlementaire pointe les dérives du Cese, le Conseil économique, social et environnemental, dont les conseillers, nommés pour 5 ans, sont payés 2.500 euros pour 4 jours de travail mensuels.

Trop coûteux, pas assez efficace, le Cese, le Conseil économique, social et environnemental, le parlement de la société civile, est dans le viseur d'un rapport parlementaire qui déplore "ses publications pas assez nombreuses".

"Certains avis rédigés reposent sur un nombre très faible d'auditions", déplore le rapporteur macroniste (EPR) Daniel Labaronne. "Le rapporteur a été surpris de constater que seules six auditions avaient été organisées pour rédiger une étude sur la santé au travail, ce qui lui paraît relativement modeste étant donné les problématiques soulevées par un tel sujet", s'étonne-t-il.

Autre soucis, les conseillers du Cese, nommés pour 5 ans et payés 2.500 euros nets par mois pour ne devoir travailler que 4 journées mensuelles, alors que le rapport parlementaire évalue le coût du fonctionnement total du Conseil à 34 millions d'euros par an.

Le Cese, le Conseil économique, social et environnemental, est la troisième chambre constitutionnelle de la République avec le Sénat et l'Assemblée nationale. Ses 175 conseillers, dont 52 représentants des salariés, 52 des entreprises, 45 de la vie associative et 26 pour la défense de l'environnement, sont nommés pour 5 ans.

"Copinage et compagnie"

Une gabégie d'argent public déplore-t-on à l'unisson ce jeudi sur le plateau des Grandes Gueules: "Cela fait partie des agences qui doivent être littéralement supprimées!", appelle l'enseignante Barbara Lefebvre. "Et les modes de nomination des conseillers au Cese, c'est copinage et compagnie!", ajoute-t-elle.

Flora Ghebali, qui plaide pour la démocratie participative et a déjà travaillé avec des conseillers du Cese, les a entendus lui dire qu'ils n'étaient là "que pour leur business"et que ça les aidait à "signer des contrats", assure-t-elle sur RMC et RMC Story.

Même son de cloche pour Abel Boyi, éducateur: "J'ai participé à plusieurs colloques au Cese et je suis intervenu dans le cadre d'événements organisés par des partenaires qui bossent sur le sujet jeunesse et très honnêtement, il faut fermer ce truc", abonde-t-il. "Le Cese ne sert à rien, les événements peuvent s'y faire ailleurs, il faut arrêter de se moquer des Français".

Le Cese déjà pointé du doigt il y a quelques mois

Dans un communiqué, le Cese "prend note des "prend note des axes d'amélioration suggérés dans le rapport, dont certains rejoignent des projets déjà en cours" mais "regrette néanmoins les nombreux raccourcis, notamment quant à l'investissement des membres, au nombre d'experts auditionnés pour l'élaboration de ses travaux et à l'équilibre des thématiques de ses avis".

En mars dernier, c'est la Cour des Comptes qui avait pointé du doigt les avantages des cadres du Cese, notamment un secrétaire général, payé 15.000 euros mensuels et qui se serait fait rembourser l’essence et le péage de son véhicule de fonction pour se rendre dans sa résidence secondaire.

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC