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Michelin annonce la fermeture des usines de Cholet et Vannes, 1.250 emplois supprimés

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Le groupe Michelin annonce ce mardi son intention de fermer ses usines de Cholet et Vannes. "Une décision devenue inéluctable" selon le fabricant de pneus.

Deux usines Michelin vont fermer. Le fabricant de pneus annonce ce mardi matin son intention d'arrêter la production sur les sites de Cholet (Maine-et-Loire) et Vannes (Morbihan), au plus tard début 2026. "Une décision devenue inéluctable en raison de la transformation structurelle du marché", indique le groupe dans un communiqué.

"Le groupe s’engage à accompagner chacun des salariés concernés avec des solutions sur mesure. Il accompagnera également les deux territoires impactés en participant à la création d’au moins autant d’emplois que ceux supprimés", assure aussi Michelin, alors que 1.254 salariés sont concernés.

A Cholet, environ 1.000 emplois sont menacés. Et à Vannes, ce sont 300 postes qui seront supprimés avec la fermeture de l’usine. Selon les informations de RMC, à Cholet, l'intersyndicale s'est réunie ce mardi matin. C'est un énorme coup dur pour tous les salariés sur ce site, où Michelin est implanté depuis 54 ans. Ils ont voté pour la grève en fin de matinée, ce mardi. "C'est un mouvement spontané de colère et de révolte face aux suppressions d'emplois. On verra ensuite ce que les assemblées générales de salariés en lutte décideront sur les actions à mener", a déclaré à l'AFP Bastien You, délégué syndical CGT.

"Effondrement de l'activité" et coûts de production en forte hausse

Selon Michelin, "ces deux usines sont confrontées depuis plusieurs années à de grandes difficultés économiques". "C'est l'effondrement de l'activité qui a provoqué cette situation, et je veux dire à tous ces salariés que nous ne laisserons personne au bord du chemin", a assuré le PDG de Michelin Florent Menegaux dans un entretien avec l'AFP. Il s'engage aussi à "recréer au moins autant d'emplois qu'on en aura supprimé sur le territoire".

Pour Michelin, les coûts de production ont aussi fortement augmenté ces dernières années. "Il y a deux phénomènes majeurs, explique Florent Menegaux. Vous avez eu l'inflation cumulée dans tous nos achats sur les sites européens, plus la masse salariale et plus l'énergie. En Europe, en électricité, on est deux fois plus cher aujourd'hui qu'aux Etats-Unis, et en gaz, on est quatre fois plus cher. Et ça, c'est par rapport aux Etats-Unis. Et les Etats-Unis sont non compétitifs pour exporter. Donc, par rapport à l'Asie, on est vraiment complètement décalés."

Plusieurs usines déjà fermées en France

Michelin avait déjà fortement réduit son empreinte en France, son premier pays: avec Poitiers, Toul, Joué-lès-Tours et La-Roche-sur-Yon, il aura fermé six usines en 20 ans. Le groupe avait également annoncé un plan de 2.300 suppressions de postes dans l'Hexagone en 2021: il n'y comptera plus que 18.000 salariés après la fermeture de Cholet et Vannes, dont 8.000 dans l'industrie.

Mais "la France continuera à jouer un rôle stratégique pour le groupe, assure Pierre-Louis Dubourdeau, directeur manufacturing, membre du comité exécutif de Michelin. Nous y croyons pour le futur. C'est le pays dans lequel nous avons investi 2,6 milliards d’euros ces dix dernières années. On veut continuer à monter en gamme, pour assurer le maintien de l’activité et de l’emploi. Nous ne voulons pas seulement résister, mais se développer dans des secteurs à haute valeur ajoutée, comme Gravanches ou Roanne."

LP avec VC et RH