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"On parle du made in France mais personne n'achète": l'appel d'un patron pour sauver son usine textile

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Pour tenter de sauver son entreprise de textile spécialisée dans les vêtements professionnels et made in France, un entrepreneur du Jura lance un appel sur RMC. S'il n'obtient pas 10.000 commandes, Matthieu Grosset pourrait être contraint de fermer son usine de Lons-Le-Saunier à l'automne.

"On est en difficulté depuis quelques mois." Chef d'une entreprise de textile à Lons-le-Saunier, dans le Jura, Matthieu Grosset lance un appel à l'aide sur RMC, ce mercredi. Le président de L'Atelier textile jurassien avait d'abord publié une vidéo sur Facebook, le 4 juillet dernier, pour tenter de sauver son entreprise.

"On souffre pour réussir à vendre nos produits de qualité, reconnus par tous les clients qui les achètent, mais qui sont des produits made in France, avec les prix du made in France", confie Matthieu Grosset. Ce dernier regrette que ces prix soient "perçus comme trop importants pour un très grand nombre d'entreprises et de collectivités".

Pour se sauver, L'Atelier textile jurassien a besoin de vendre 10.000 produits, sans quoi "on fermera nos portes à l'automne", avoue Matthieu Grosset au micro d'Apolline Matin. L'entreprise compte une quinzaine de salariés, principalement des couturières et des couturiers, qui confectionne "des vêtements professionnels chaque jour".

"Aujourd'hui, tout le monde parle du made in France, le soutient, mais personne n'en achète", souligne le chef d'entreprise.

De nombreuses personnes critiquent les prix du made in France et estiment que ce modèle économique n'est pas tenable. Confronté à des difficultés, Matthieu Grosset pense au contraire que c'est possible. Pour cela, il estime qu'il faut un effort collectif.

Apolline Matin du 30 juillet - 8h/9h
Apolline Matin du 30 juillet - 8h/9h
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"Générer un cercle vertueux"

"Le problème du made in France, c'est qu'on ne donne pas toujours le vrai prix des choses. Quand on dépense un euro dans du fabriqué en France, au final c'est un euro qui va faire plein de petits, générer de la TVA, cotiser à la Sécu. Quand on achète du made in Asie, ce n'est pas le salaire des ouvriers chinois qui paieront les retraites", argumente Matthieu Grosset.

Ce dernier appelle les entreprises et les collectivités à "réfléchir au poids de leurs achats", car ces derniers peuvent "changer énormément de choses" et "générer un cercle vertueux".

La vidéo publiée sur Facebook a permis à l'entreprise d'atteindre 25% de leur objectif de 10.000 produits commandés d'ici septembre. Matthieu Grosset se dit "surpris", mais rappelle que ce n'est pas encore suffisant.

Tanguy Roman Clavelloux