Qui est "Conor agricultor", éleveur de bovins, et star de Tiktok "pour casser les préjugés"?

Avec près de 100.000 abonnés et 4 millions de "J'aime", "Conor agricultor" est la star des agriculteurs de Tiktok. Christophe Durand de son vrai nom est éleveur de bovins dans l'Ain et partage son quotidien d'agriculteur sur le réseau social dans de courtes vidéos où l'on peut voir notamment l'une de ses vaches s'inviter un soir dans son salon.
Invité des Grandes Gueules, il explique notamment comment il est passé de Christopge Durand à "Conor agricultor": "C'est plus vendeur! Quand on devait choisir un nom, j'étais en train de regarder la série The Notorious sur Conor McGregor", célèbre combattant irlandais de MMA. "Et j'ai choisi Conor agricultor pour la rime".
S'il n'est pas le seul agriculteur à partager son quotidien sur les réseaux sociaux, il estime que son succès vient de sa manière de filmer son quotidien: "J'ai voulu montrer le travail et l'environnement, mais aussi l'environnement familial, montrer qu'on est comme les autres et casser les préjugés".
"Ma seconde épouse pensait que les agriculteurs n'avaient plus de dents, de la terre battue dans le salon avec la grand-mère dans son fauteuil à bascule et j'exagère à peine", explique "Conor agricultor".
Une activité lucrative
Propriétaire d'une exploitation où il élève des bovins mais où il a également une importante activité céréalière, il assure avoir un métier qu'il adore "sans stress": "Je suis mon propre patron, quand je vais une connerie, j'assume, quand je fais quelque chose de bien, tout le bénéfice est pour moi", vante-t-il sur RMC et RMC Story.
Aujourd'hui, il se félicite de son ascension sur les réseaux sociaux motivée "par un avantage pécunier" qui lui permet des revenus complémentaires, "entre 1.800 et 3.000 euros par mois".
"Nos bêtes sont mieux entretenues que certains vieux dans les Ehpad"
Mais ce n'est pas la seule raison: "Le défaut de l'agriculture c'est de n'avoir jamais communiqué et on a laissé des gens le faire à notre place pour raconter n'importe quoi avec trois mots: glyphosate, FNSEA, prime PAC et c'est terminé. Et ils déversent de fausses informations alors que nos bêtes sont mieux entretenues que certains vieux dans les Ehpad. C'est tout ce qui me motive pour continuer mes vidéos", ajoute-t-il-il.
Susciter les vocations
Et donner une image positive, doit permettre de susciter des vocations: "C'est un enjeu pour l'agriculture de communiquer de manière positive sur notre métier", soutient l'agriculteur des GG Didier Giraud. "C'est noble de nourrir les gens, un agriculteur on en a besoin trois fois par jour parce qu'on mange trois fois par jour".
"Il faut montrer l'agriculture sous un angle positif parce que dans les 5 années à venir, entre 40 et 50% des agriculteurs vont être à la retraite et on n'arrivera pas à tous les remplacer, il y a un vrai enjeu de sécurité alimentaire", poursuit Didier Giraud.
Malgré les côtés positifs de son métier, "Conor agricultor" rencontre cependant les mêmes problèmes que tous les agriculteurs: "Quand je me plains, c'est à ce niveau-là, avec ces contraintes, lourdeurs administratives et incompréhension par rapport à l'Europe. Je suis dans l'Ain, limitrophe du Rhône et on n'a même pas les mêmes règles alors qu'on est dans la même région!", déplore l'éleveur.