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"Mon fils n'est concentré sur rien": faut-il sévir contre Tiktok? Les députés se saisissent du sujet

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Une commission d'enquête parlementaire transpartisane doit investiguer sur Tiktok, le réseau social chinois qui permet aux plus jeunes de visionner de courtes vidéos à l'infini.

Au collège, au lycée, et même chez les plus âgés, Tiktok est partout. L'application chinoise qui propose de voir de courtes vidéos à l'infini inonde les smartphones de nombreux Français. Certains sont même accros.

"J'utilise Tiktok depuis 2 ans" explique Nathalie, 50 ans. "Je suis fan, j'ai Facebook, Twitter et Tiktok c'est un outil formidable, mais il faut savoir l'utiliser", assure celle qui passe à peu près 1h à regarder "des témoignages de personnes du monde entier". "Ce sont des citoyens lambdas qui viennent témoigner, il y a une parole citoyenne que l'on n'a nulle part ailleurs", défend Nathalie sur RMC ce lundi matin.

Pertes d'attention

Mais chez les plus jeunes, Tiktok pose plus de problèmes. À 17 ans, le fils d'Hélène passe beaucoup de temps à "scroller", faire défiler des vidéos sur son téléphone ou la tablette fournie par l'école: "Il passe beaucoup de temps sur les réseaux. Il me dit qu'il est en train de travailler, qu'il a besoin de Pronote". Résultat, "mon fils n'est concentré sur rien, il n'est que sur l'instant présent, dès qu'on parle du futur, ce n'est pas important", déplore-t-elle.

"C'est difficile de lutter contre, ce serait bien d'avoir des horaires: que fait la jeunesse entre 22h et 6h du matin sur les tablettes?", s'interroge Hélène. Certaines écoles le font d'ailleurs déjà. En Suède, après le tout numérique à l'école, les autorités ont fait demi-tour et sont revenus aux manuels scolaires en papier.

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Le fils de Didier a un téléphone pour utiliser Pronote, le logiciel de l'éducation nationale: "Je bloque tout ce qu'est réseaux sociaux. Avec les téléphones actuels, on peut limiter les applications qu'on veut. Tiktok, Facebook, c'est bloqué. Je laisse uniquement ses jeux et Pronote et à 21h, le téléphone se bloque pour aller dormir", explique Didier qui reconnaît utiliser le réseau social chinois.

"À 13-14 ans, c'est trop jeune. Avant 18 ans il ne faudrait pas pouvoir l'utiliser", assure-t-il.

Les députés vont se pencher sur le sujet

C'est pour toutes ces raisons que la députée EPR Laure Miller veut une commission d'enquête parlementaire d'ici la mi-mars sur le réseau social chinois. Pas question d'interdire mais il est essentiel d'étudier "l'impact de Tiktok sur la santé mentale des jeunes".

"Tiktok est utilisé par de plus en plus de jeunes enfants qui n'ont pas la capacité de faire la part des choses", explique-t-elle sur RMC ce lundi matin.

"Tiktok est le réseau social le plus utilisé par nos jeunes, algorithme très particulier, vous enferme dans des vidéos qu'il estime que vous devriez voir, et si vous avez tapé un mot clé lié à votre, mal être, vous êtes enfermés avec des vidéos qui vous confortent dans votre mal-être jusqu'à parfois le suicide".

Pour protéger les adolescents des dangers de Tiktok, il faut informer les parents: "Ensuite il faut se poser la question de ce qu'on peut faire collectivement et politiquement. Le réseau social a beaucoup été épinglé et on voit la limite de ce contrôle parental et cette limite d'âge qui ne sont pas respectés. Et Tiktok ne fait pas preuve de bonne volonté", conclut Laure Miller.

G.D.