Réforme des retraites: comment les syndicats ont réussi à attirer et conserver de nouveaux adhérents

Les syndicats avaient connu un boom des adhésions pendant les six mois de la lutte contre la réforme des retraites. Mais est-ce que le soufflet est retombé depuis? Les syndicats ont réussi à transformer l’essai: même si le rythme des adhésions a ralenti à partir du moment où la réforme a été promulguée, ils ont continué à recruter, notamment dans les petites et moyennes villes, où la mobilisation a été particulièrement forte. Avec des nouveaux adhérents en moyenne plus jeunes et plus féminins.
C’est le cas chez les gros syndicats: la CFDT, avec 90.000 nouveaux adhérents en 2023, et la CGT, avec 50.000 nouveaux, du jamais-vu depuis plus de 20 ans. C’est aussi le cas chez les plus petits: la CFTC, la CFE-CGC et Solidaires étaient de toutes les manifs et sur tous les plateaux TV, et ils ont su capitaliser sur cette exposition.
Des pratiques qui portent leurs fruits
C’est un sursaut dans la lente chute du syndicalisme français qui est tombé à 10% de taux d’adhésion. Et pour transformer ce sursaut en inversion de tendance durable, les syndicats mettent le paquet pour accueillir et retenir les nouveaux membres.
Surtout ceux qui sont isolés dans les entreprises sans présence syndicale. Jusque-là, ils avaient tendance à attendre des mois avant d’être contactés, et beaucoup se décourageaient et rendaient leur carte au bout d’un an.
Mais la réforme des retraites a forcé les maisons mères à revoir leur logiciel. Désormais, les recrues sont plus rapidement rattachées à une structure syndicale et ils sont invités à des afterworks, à des webinaires... Des pratiques qui semblent porter leurs fruits, puisqu'à la CFDT par exemple, parmi les recrues qui se sont encartées lors de la réforme des retraites, neuf sur dix ont renouvelé leur adhésion.