Réforme des retraites: une mobilisation en demi-teinte chez les étudiants?
En vue de la mobilisation nationale prévue pour le 31 janvier prochain, les syndicats de lycéens (la FIDL, le Mouvement national lycéen, l'USL et la Voix lycéenne notamment) appellent à des blocages d’établissements mardi prochain, "voire même dès lundi". L’objectif des syndicats est clair comme de l’eau de roche : faire mieux que le 19 janvier, notamment dans les lycées et les universités.
Du côté des étudiants post-bac, les syndicats tentent là aussi de faire monter la pression. Mercredi, des assemblées générales étaient organisées dans plusieurs facultés françaises, notamment à Paris. 300 étudiants se sont par exemple rassemblés dans un amphithéâtre de la faculté Paris 8, Vincennes-St Denis.
Ils étaient toutefois beaucoup moins nombreux à Jussieu, sur l'un des campus de l'université de la Sorbonne, où les organisations syndicales tenaient une autre assemblée générale afin d’obtenir le soutien d’un maximum d’étudiants.
Dans cet amphithéâtre à peine rempli de moitié, étudiants et professeurs écoutaient calmement les prises de parole des différents intervenants, saluées par de ponctuels et timides applaudissements.
Une tournée des salles de cours pour sensibiliser
Au total, seulement près de 90 personnes ont assisté à cette assemblée générale. Un bilan satisfaisant pour Roméo Molina, militant rattaché au syndicat Solidaires étudiants, qui se réjouit nombre supérieur de participants à cette AG comparé à celle de la semaine précédente. “Le frémissement continue”, lance-t-il.
Guillaume, un étudiant en chimie parti avant la fin de la réunion, nuance cette satisfaction affichée par le militant. Selon lui, “il n’y a pas eu beaucoup de questions et j’ai l’impression qu’il y a beaucoup de militants. (...) Les gens peu habitués, il faut aller les chercher”.
Le constat est relativement similaire à la sortie de l’amphithéâtre. “Je ne savais même pas qu’il y avait une AG. Et même si j’avais su… Je ne sais pas si j’y aurais été”, glisse une étudiante. “Je ne peux pas m’impliquer dans un truc où je n’ai pas assez de recul”, ajoute cette autre femme.
Alors, pour sensibiliser un maximum d’étudiants, certains militants vont faire la tournée des salles de cours. Aristide et Tom, par exemple, veulent croire que le mouvement va s’étendre assez rapidement.
“Les 90 personnes qui étaient ici, en parlant eux-mêmes chacun à une personne… Tout ça se diffuse en fait”, argue le premier. Ils espèrent aussi défiler avec d'autres universités mardi prochain, pour montrer qu'il y a bien un mouvement étudiant contre cette réforme des retraites.
D'ici là, ce que tous espérent... C'est surtout de montrer la force du mouvement étudiant opposé à la réforme des retraites, alors que 79% des 18/24 ans (contre 58% pour les 65 ans et + par exemple) se disent opposés au projet d’Elisabeth Borne et de son gouvernement.