RMC

Réforme des retraites: comment se déroule la mobilisation dans les raffineries d’hydrocarbures

Un mouvement social de 48 heures débute ce jeudi 26 janvier dans les raffineries françaises, à l’appel de la CGT Pétrole, en préambule de la deuxième journée de manifestation prévu le 31 janvier en opposition à la réforme des retraites. Lionel Arbiol, délégué CGT de la raffinerie Esso de Fos-sur-Mer, était invité sur RMC à décrire le mouvement en cours.

Raffinerie, grève… Deux mots qui, utilisés dans la même phrase, rappellent de très mauvais souvenirs à beaucoup d’automobilistes français, qui avaient subi les difficiles répercussions d’un mouvement social au sein des raffineries françaises à l’automne 2022.

Si le risque de pénurie de carburants est beaucoup plus éloigné qu’en octobre dernier, les raffineries de l’Hexagone ont une nouvelle fois été appelées à faire grève, les 26 et 27 janvier, dans ce contexte de contestation sociale face à la réforme des retraites.

Invité d’Apolline de Malherbe ce jeudi matin, le délégué CGT de la raffinerie Esso de Fos-sur-Mer, Lionel Arbiol, a donné plus de détails quant à l’ampleur de la mobilisation en cours sur son lieu de travail.

Expliquant qu’il n’y a “aucun blocage” de la raffinerie, “comme à l’automne dernier” dit-il, Lionel Arbiol explique qu’il existe un “protocole de grève signé avec notre direction comme quoi il n’y a aucune sortie de carburant pendant 24h, d’aujourd’hui 5h jusqu’à demain matin 5h".

Dans les faits, le mouvement s’apparente donc à un blocage partiel de la raffinerie, puisqu’il n’y a “aucune sortie de camion, de wagon ou de carburant par pipeline”.

Selon Lionel Arbiol, malgré ce blocage de 24 heures, les répercussions “dans les stations-service restent modérés. On arrive à avoir quelques stations en pénurie partielle. (...) Aujourd’hui quand le secteur pétrolier se met en grève sur 24 heures, il y a un impact mais il n’est pas le même que celui qu’il y avait à l’automne (2022)”, dit le syndicaliste.

Le désaccord avec la réforme, une constante

Alors que les mouvements reconductibles risquent de s’enchaîner dans les jours et les semaines à venir, “on reste pour le moment sur 24 heures” de grève du côté de la raffinerie Esso.

Toutefois, Lionel Arbiol ne ferme pas la porte à un durcissement de la contestation après le 31 janvier. “Nous verrons dans les prochains jours, en fonction de la réponse que donnera le gouvernement à ces journées de mobilisation, si nous allons amplifier le mouvement ou non”, prévient le délégué syndical de la raffinerie.

Un mouvement qui semble assidûment suivi parmi les employés de la raffinerie de Fos-sur-Mer. S’il n’a pas pu donner de chiffre concernant le pourcentage du personnel mobilisé ce 26 janvier, Lionel Arbiol assure que le 19 janvier dernier, premier jour de mobilisation intersyndicale au niveau national, entre 90 et 100% du personnel de la raffinerie était en grève.

Des chiffres qui tendent à montrer une forte mobilisation depuis la semaine dernière donc. Et selon Lionel Arbiol, le mouvement n’est près de s’essouffler.

“C’est un sujet qui est porteur car tout le monde est touché. (...) Nous on voit très bien que dans la mobilisation il y a des très jeunes mais aussi des personnes avec une certaine expérience qui sont en rejet de cette réforme. Je n’ai pas une seule personne qui est venu me témoigner que la mobilisation était incohérente ou que ce projet de réforme était bon pour eux”, affirme Lionel Arbiol.

En attendant de voir l’ampleur de la mobilisation du 31 janvier, la CGT a déjà annoncé un nouveau mouvement de 72 heures à partir du 6 février prochain dans les raffineries françaises.

Alexis Lalemant