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Retraites: pourquoi la réforme des pensions de réversion inquiète

Le gouvernement a annoncé vouloir réformer le mode de calcul de ces pensions de réversion, dans le cadre de la future réforme des retraites. En 2016, 4,4 millions de personnes en bénéficiaient, dont 89 % de femmes.

Les règles d'attribution et de calcul des pensions de réversion, très différentes en fonction des régimes de retraite, créent des "injustices" et doivent être "remises à plat" et "harmonisées", a estimé jeudi Agnès Buzyn au Sénat 

Cette décision autour de cette part de retraite versée, après un décès, au conjoint survivant, préoccupe des personnalités politiques et organisations syndicales, dans le cadre de la future réforme des retraites. La ministre des Solidarités et de la Santé, elle, a assuré qu'il n'était "pas du tout question de les supprimer". 

Mais pourquoi le gouvernement veut-il réformer le système? A l'origine, les pensions visaient à protéger les épouses dépendantes financièrement de leur époux qui se retrouvaient dans le dénuement au moment de la disparition du conjoint. En 2016, 4,4 millions de personnes en bénéficiaient, dont 89 % de femmes. 

Les femmes moins dépendantes financièrement de leur mari

Aujourd'hui, les femmes travaillent beaucoup plus qu'avant: les différences de retraite entre femmes et hommes diminuent, donc, au fil du temps. C'est l'une des principales raisons pour le gouvernement de revoir le mode de calcul de ces pensions.

Autre raison, l'Exécutif juge le système très complexe avec des régles spécifiques à chaque régime de retraite - "Il existe 42 régimes de retraite, chacun à ses propres règles" expliquait ainsi la ministre face aux sénateurs - et voudrait tout harmoniser.

Mais une telle remise à plat inquiète les partenaires sociaux qui craignent une harmonisation par le bas et notamment avec des conditions d'accès plus restrictives. Pour eux, loin de vouloir améliorer le système, le gouvernement espère surtout faire des économies et réduire la dépense publique. 

Marie Régnier & X.A