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"Si ça continue, on va rebloquer": la crispation monte chez les agriculteurs, impatients après les annonces

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Alors que les blocages des agriculteurs avaient été levés après les annonces du gouvernement, ces derniers n'ont toujours pas vu de concret. Et si le gouvernement affirme être au travail, l'impatience monte et les actions locales pourraient reprendre.

Près de deux semaines après les annonces de l'exécutif, les agriculteurs attendent toujours du concret. Gabriel Attal doit recevoir les représentants des agriculteurs en ce début de semaine. Et il reste moins de 15 jours au gouvernement avant l'ouverture du Salon de l'Agriculture pour avancer sur le projet de loi d'orientation agricole présenté comme la solution à la crise.

En attendant, la FNSEA met la pression sur le gouvernement. Faute de concret, les actions locales pourraient reprendre. Le travail est enclenché dans l'ensemble des départements. Les préfets reçoivent les syndicats, mais "pour tout ce qui est national et dépend des ministères, on n'a pas de précision" attaque la FNSEA.

À 12 jours du Salon de l’Agriculture, rien sur le plan promis pour sauver l'élevage, des freins sur le curage des cours d'eau et fossés pour éviter les inondations dans les champs, et rien non plus sur les prix. Une revendication pourtant centrale des paysans qui tirent la langue. Un bœuf, par exemple, est acheté au producteur 300 euros, en dessous des coûts de production, ce qui est contraire à la loi Egalim.

Le ministère de l'Agriculture réclame du temps

Des actions locales sont possibles cette semaine, surtout dans les grandes surfaces. Céréalier près de Calais, Antoine Peenaert est même prêt à ressortir son tracteur ce week-end si les cours d’eau ne sont pas déblayés.

“On n’est pas contents. Si ça continue, on va rebloquer des autoroutes comme l’A16 sur Calais. Et puis les entrées du port et du tunnel sous la Manche”, indique-t-il.

Au ministère de l'Agriculture, on entend l'impatience, mais "on ne travaille pas sous la contrainte comme ça" réagit un conseiller qui demande de la compréhension. "Certains changements réglementaires prennent du temps, les équipes sont surmobilisées”, assure-t-il.

Nicolas Traino avec Guillaume Descours