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Télétravail: les employeurs français parmi les pays les plus réfractaires

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Une étude de l'IFO, l'institut d'études économiques allemand, montre que la France fait partie des pays les plus réfractaires au télétravail, au contraire des pays anglo-saxons. Selon une autre étude de l'OCDE, le télétravail doit être bien dosé pour produire des effets sur la productivité.

Les entreprises françaises ne sont pas le plus en pointe pour développer le télétravail. Selon une étude de l'institut d’études économiques allemand IFO et de Econpol Europe, réalisée dans 34 pays développés, les pays anglo-saxons sont clairement ceux qui sont allés le plus loin: au Canada, les employés bénéficient de 1,7 jour de télétravail par semaine en moyenn et près d'un jour et demi au Royaume-Uni et aux États-Unis.

Lechypre d’affaires : La France parmi les plus  réfractaires au télétravail - 17/08
Lechypre d’affaires : La France parmi les plus réfractaires au télétravail - 17/08
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La pratique en revanche séduit peu en Asie : 0,5 jour seulement par semaine au Japon, 0,4 en Corée du Sud. La France se classe aussi parmi les pays les plus réfractaires, derrière la plupart des pays européens, avec en moyenne seulement 0,6 jour de télétravail par semaine.

Un gain de productivité si...

Pourtant les salariés sont demandeurs de cette flexibilité. Ils souhaiteraient bénéficier en moyenne de 1,4 jour par semaine en télétravail. Ils y voient trois avantages : le gain de temps, en évitant les trajets pendulaires, les économies sur les coûts de transport ou de restauration et la flexibilité dans l’organisation des horaires.

Les dirigeants d’entreprises et les syndicats sont plus méfiants. Il y a deux fantasmes: celui du salarié qui rêve d’autonomie totale depuis sa maison avec jardin et celui du patron qui pense que les salariés vont se la couler douce toute la journée. Les travaux de l’OCDE montrent que que la productivité en télétravail s’améliorerait avec un jour et demi voire deux jours de télétravail par semaine. Au-delà de cette barrière, la productivité diminuerait.

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C’est pour cela qu’aux États-Unis, de plus en plus de grandes entreprises commencent à faire machine arrière: Amazon, Disney, Google, Snapchat, Uber ou encore Tesla. Même le leader de la visioconférence, Zoom, dont l’activité a été boostée par l'essor du télétravail a sommé ses employés de revenir au bureau.

Emmanuel Lechypre avec MM