"Trois semaines, c'est beaucoup": l'usine de Stellantis à Poissy ferme temporairement, les salariés inquiets

L’usine Stellantis de Poissy, dans les Yvelines, ferme pour trois semaines. Le quatrième constructeur automobile mondial suspend la production de ses Citroën DS3 et Opel Mokka, faute de demande en Europe.
Au total, ce sont 2.000 salariés qui se retrouvent donc au chômage partiel. Un coup d’arrêt inédit pour le seul site d’assemblage de véhicules en Île-de-France.
Quand la nouvelle est tombée fin septembre, “on était tous surpris, on ne s’y attendait pas en fait”, indique à RMC Aïssa. Il est ouvrier dans l’usine de Poissy depuis bientôt vingt-cinq ans:
“On a déjà connu des périodes de chômage et des fois même la dernière semaine du mois d’octobre. Mais c’est vrai que cette année, trois semaines ça fait beaucoup en fait”, estime-t-il.
À la fin du mois, il perdra près de 250 euros sur sa fiche de paie. La faute à un marché automobile européen morose. “Il y a une époque, on faisait des heures supplémentaires, on travaillait même les samedis parce qu’on avait des commandes. On travaillait tout le temps”, assure-t-il.
Un fermeture totale envisagée?
En Europe, les ventes de Stellantis ont chuté de 8% entre janvier et juillet. Et l'Opel Mokka, principal modèle produit dans l’usine de Poissy, doit disparaître en 2028. De quoi alimenter les craintes d’une fermeture future du site. Mais pour Frédéric Lemayitch, délégué syndical CFTC, le problème n’est pas propre au groupe.
“Vous avez un marché en berne dans toute l’Europe, une surcapacité de production. Le marché ne convainc pas et ne convainc surtout pas le consommateur. À partir du moment où vous avez un moyen industriel très lourd en France, vous êtes effectivement impactés plus que d’autres”, assure-t-il.
Pour éviter la fermeture, la direction annonce travailler sur de nouvelles activités, dont la préparation de batteries.