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"Un ras-le-bol général de tout": la colère gronde à la fonderie Leroy-Somer d'Angoulême

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Les salariés de la fonderie Leroy-Somer, à Angoulême, vont de nouveau se mobiliser ce mardi contre la réforme des retraites. Pour eux, travailler jusqu'à 64 ans, c'est impossible à cause de la pénibilité du métier.

Les villes moyennes, très mobilisées contre la réforme des retraites le 19 janvier, seront-elles de nouveau au rendez-vous ce mardi? Du côté des syndicats, on espère faire aussi bien, voire mieux. Dans ces cortèges, la mobilisation a été portée par les employés de la fonction publique et de l'industrie.

À Angoulême par exemple, où le cortège part de la gare à 10h, les salariés de la fonderie Leroy-Somer, qui fabrique des moteurs électriques, grossiront de nouveau les rangs du cortège, car l’avenir les inquiète.

Les mains d'Yves sont marquées par ces 23 années passées entre les tonnes de tôle en fusion et les visseuses pneumatiques. Ses sourcils se froncent, comme ceux de Dimitri sous son bonnet plein de poussière de fonte, quand ils s’imaginent deux ans de plus à la fonderie.

“Les gens haut placés qui décident de la pénibilité, qu’ils viennent avec nous ne serait-ce qu’une journée, histoire de comprendre ce que c’est, voir les conditions, ce qu’on respire…”, indique Yves. “C’est certain qu’on ne tiendra pas. Déjà jusqu’à 60 ans ça va être pénible. Je ne peux pas l’envisager. Maintenant, on va se battre et on verra bien”, ajoute Dimitri.

En plus de la réforme... un plan social

La colère couve sous la cheminée de cette usine centenaire. Un plan social est en cours, avec 126 suppressions de postes annoncées. Ce qui a sans doute contribué à mobiliser un quart des 1.800 salariés contre la réforme des retraites. C’est rare chez Leroy-Somer, comme l'expliquent Benoît et Albert.

“Les gens débrayent pour un ras-le-bol général de tout”, assure le premier. “On n’a pas de pouvoir d’achat, nos politiques nous amènent à travailler jusqu’à 64 ans, et nos propres patrons nous mettent à la porte avant même 60 ans. C’est sûr que c’est inquiétant”, appuie Albert.

Ils débrayeront à 10 heures, accompagnés par de nouveaux collègues.  

Nicolas Traino avec Guillaume Descours