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Un référendum sur les retraites est-il possible?

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L'intersyndicale demande "une consultation citoyenne dans les plus brefs délais" sur les retraites. "Consulter le peuple", faire un référendum est un changement de ton pour les syndicats, qui ne peut se faire qu'avec l'accord du parlement et du gouvernement.

C'est la nouvelle demande de l’intersyndicale au gouvernement : une consultation citoyenne organisée dans les plus brefs délais. Cette demande vient à la suite de l'annonce par Emmanuel Macron qu'il ne recevra pas les syndicats, comme il leur a dit dans une lettre envoyée vendredi. Un "bras d’honneur" aux syndicats et au mouvement social dénonce Philippe Martinez. C'est dans ce contexte que le secrétaire général de la CGT lance cet appel à un référendum: "S'il est si sûr de lui, qu'il consulte le peuple", déclare-t-il.

Même son de cloche du côté de la CFDT, Laurent Berger qui réclame lui aussi de l’écoute et de la concertation et implore "ceux qui dirigent ce pays de sortir de cette forme de déni du mouvement social" alors que la pétition de l'intersyndicale qui recueille plus d’un million de signataires.

En janvier, Philippe Martinez était contre

L’idée d’un référendum n’est pas neuve dans ce débat pour les retraites. Le Rassemblement national et la gauche ont déjà formulé la même demande, rejetée par l’Assemblée nationale comme le Sénat. Mais c’est la première fois que l’intersyndicale défend vraiment cette solution. En janvier dernier, Philippe Martinez y était même opposé. Sur BFM TV, il avait dit préférer une phase d’explication, de négociation et de mobilisation.

Changement de ton, et de stratégie face à la détermination du gouvernement bien décidé à aller jusqu’au bout et face aussi à une mobilisation qui marque le pas aussi: la septième journée de manifestation a été moins importante samedi avec 368.000 manifestants dans tout le pays, selon le ministère de l'Intérieur, contre 1,3 million, trois jours plus tôt.

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Quelle suite pour le texte?

Encore faudrait-il que le gouvernement soit favorable à un référendum, ce qui n’est pas le cas, d’autant que la procédure parlementaire continue sa marche, à vitesse accélérée. Le Sénat a adopté le texte à 195 voix pour 112 voix contre et valide donc la réforme qui allonge de 62 à 64 ans l'âge de départ en retraite. Mercredi, c’est au tour de la commission mixte paritaire de se mettre au travail. Commission composée par sept députés et sept sénateurs. Sur les 14, seuls quatre d’entre eux sont opposés à la réforme.

L'objectif de cette commission est d'arriver à une version unique du texte et obtenir un compromis entre les deux chambres. L'Assemblée nationale et le Sénat devront voter jeudi le texte. L'approbation par l'Assemblée est plus qu'incertaine puisque le gouvernement n'y dispose que d'une majorité relative, même si Elisabeth Borne en est convaincue: il existe une majorité au Parlement. Reste, ensuite, la possibilité d'un 49-3, jugé dangereux, ce dimanche, par Laurent Berger.

Margaux Bourdin