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Vinci choisit un sous-traitant turc à La Défense: "voir cette tour nous échapper, ça nous fait mal"

Vinci vient de préférer un sous-traitant turc pour la construction de la façade vitrée de la tour Saint-Gobain à la Défense, ce qui indigne les professionnels français.

Le monde du BTP français indigné. Vinci vient de préférer un sous-traitant turc pour la construction de la façade vitrée de la tour Saint-Gobain à la Défense. Les entreprises françaises de menuiseries en aluminium s’indignent d’avoir été "évincées" au profit de prix "anormalement bas".

Des prix 20 à 25% moins chers que les candidats français, selon le Syndicat national de la construction des fenêtres, façades et activités associées (SNFA). Le coût global du chantier de façades est estimé à plus de 10 millions d'euros.

Cela fait 25 ans que Jean-Pierre Cailly travaille dans le bâtiment. Il dirige aujourd'hui une petite entreprise en banlieue parisienne. "Dire qu’on n’est pas inquiet le matin, si… La concurrence elle est de plus en plus pesante, toutes ces sociétés qui arrivent d’on ne sait où, sans même respecter les horaires de travail ni les salaires qui sont imposés en France".

"Toutes les entreprises françaises capables de réaliser ce marché étaient intéressées par cet important projet"

Cette concurrence oblige le chef d'entreprise à revoir ses tarifs à la baisse. "Face à cette concurrence qui arrive avec des prix cassés, il me faut parfois m’aligner. Quand ce n’est pas possible on perd le marché systématiquement".

Faire appel à un sous-traitant étranger et moins cher plutôt qu'à une entreprise française. C'est ce qu'a fait Vinci pour réaliser les façades de la Tour Saint-Gobain dans le quartier d'affaires de la défense. Un choix inadmissible, selon Jean-Luc Marchand, délégué général du syndicat professionnel SNFA. "Toutes les entreprises françaises capables de réaliser ce marché étaient intéressées par cet important projet. Voir cette tour qui échappe à nos façadiers français quelque part ça nous fait mal".

La Tour Saint-Gobin, 25 000 m2 de façades au total. Pour un marché de plus de 10 millions d'euros selon le SNFA.

Anaïs Bouitcha (avec AM)