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Epiphanie: "C’est l’occasion pour moi d'agrandir ma collection de fèves"

Des fèves dans une faïencerie. Photo d'illustration

Des fèves dans une faïencerie. Photo d'illustration - BRUNO FERRANDEZ / AFP

Eric, qui possède une collection de plus de 7000 fèves, arpente les rues de France pour trouver de nouvelles figurines à ajouter à sa vitrine. Il est ce que l'on appelle "fabophile".

Certains collectionnent les timbres, les pin’s ou encore les pièces de monnaie. Eric a lui une passion quelque peu singulière. Il est fabophile, et collectionne donc les fèves. Selon son dernier comptage, il en possèderait plus de 7000, déposées fièrement dans une vitrine du salon de sa maison francilienne.

"Ce chiffre peut sembler énorme dit comme ça, mais pour un collectionneur ce n’est pas beaucoup. Certains fabophiles que je rencontre en ont plus de 20.000, 30.000, ça c’est impressionnant!" admet-il humblement.

"J'aimerais pouvoir enrichir la collection plus souvent"

Cette passion pour les fèves, il la tient de son père, décédé il y a près de dix ans.

"Mon père a commencé à s’intéresser aux fèves quand il a été à la retraite. Il cherchait un passe-temps original pour occuper ses longues journées à la maison. Et il s’est laissé séduire un jour d’Epiphanie, quand on mangeait une galette des rois à la maison. Il a dit "tiens, elle est pas mal celle-là", et c’était parti".
"Il est mort seulement quatre ou cinq ans après avoir commencé sa collection. Quand il nous a quittés, j’ai décidé de prendre la relève, comme s’il s’agissait d’un héritage en quelques sortes", raconte-t-il.

Et Eric n’a pas pris cet héritage à la légère. A 50 ans, il essaye de se réserver au moins un week-end par mois pour se rendre aux brocantes et autres salons de collectionneurs qui se tiennent aux quatre coins de la France. Son emploi de vendeur dans un grand magasin de centre commercial, qui l’oblige à souvent travailler en horaires décalés, ne lui permet pas de consacrer plus de temps à sa collection.

"J’aimerais pouvoir enrichir la collection plus souvent, toutes les semaines par exemple. Mais pour le moment je ne peux pas me le permettre, on verra quand je serai à la retraite pour augmenter le rythme", se projette-t-il.

"Je n'ai jamais mis plus de 500 euros dans une fève"

Outre le temps nécessaire pour agrémenter la collection, partir à la recherche des fèves demande un certain budget.

"Je dirais que ce qui coûte le plus cher c’est l’essence pour se rendre aux brocantes spécialisées. Après, le prix des fèves en elles-mêmes varie vraiment d’un produit à l’autre. On peut en trouver des milliers à 10 ou 20 centimes, mais le prix des plus rares peut vite grimper", explique-t-il.
"Pour ma part je n’ai jusqu’à présent jamais mis plus de 500 euros dans une pièce, je ne sais pas si je serais capable d’aller au delà. Après c’est exactement comme pour toute collection, prenons un timbre rare par exemple, je doute qu’il puisse être vendu à moins de 500 euros aussi", se justifie-t-il.

Malgré son manque de temps, la collection d’Eric est bien fournie. Il explique la ranger par thèmes.

"Avec les années j’ai pu accumuler pas mal de petites collections à l’intérieur de la grande collection. J’ai par exemple plusieurs fèves qui représentent des moyens de locomotion, des personnages Disney, ou encore des rois, des poupées… Certaines sont même érotiques. On trouve vraiment de tout dans les fèves".

"Je sonne à la porte de mes voisins"

Et l’Epiphanie est une période particulièrement faste pour Eric.

"C'est vraiment l'occasion pour moi d'agrandir ma collection de fèves. D'abord je multiplie les galettes, que ce soit à la maison, au travail ou entre amis. Heureusement que j'aime ça, je pense que je dois prendre trois kilos tous les ans au mois de janvier", s'amuse-t-il.
"Et environ une semaine après l’Epiphanie, je sonne à la porte de mes voisins. Je leur apporte un morceau de gâteau, et leur demande s’ils ont une ou deux fèves qui leur importe peu. Si certains trouvaient ma démarche assez étrange au début, maintenant ils sont habitués (rires)".
"Je n’aime pas quémander mais en réalité c’est une bonne méthode pour entretenir des liens avec ses voisins! Certains ne répondent jamais à la porte, mais je réussis à obtenir une trentaine de fèves totalement différentes comme ça chaque année", se réjouit-il.

Les collectionneurs de fèves seraient plus de 30.000 en France.

Céline Penicaud