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Explosion de la rue de Trévise: 6 mois après, les victimes attendent toujours de revenir chez elles

Quatre personnes sont mortes dans une explosion au 6 rue de Trévise à Paris en novembre 2018. Plusieurs immeubles restent inaccessibles.

Six mois après l'explosion du 6 rue Trévise, qui avait causé la mort de 4 personnes, dont deux pompiers, et fait 66 blessés, dans le 9e arrondissement de Paris, les immeubles les plus touchés sont encore inhabitables. Une palissade bloque aussi l’accès à la rue. Mais pour les résidents du quartier malgré les mois qui ont passé, ils ne constatent aucune avancée. 

"Une enquête a été ouverte. Mais aujourd’hui nous n’avons aucune information sur l’instruction, sur les responsabilités. Nous n’avons aucun délai sur la réintégration de nos locaux. Douze immeubles ont été impactés par l’explosion et aujourd’hui encore, trois immeubles sont toujours dans une ‘zone de péril’ et sont interdit d’accès", explique Dominique Paris, présidente de l’association Trévise-Ensemble sur RMC. 

Les habitants des immeubles touchés n’ont pu retourner sur place afin de récupérer des affaires que quelques fois et très rapidement. "Moi, j’habite au 4 rue de Trévise, nous y sommes allés 4 ou 5 fois. La première fois fin mars et les toutes premières fois, c’était à deux, pendant 30 minutes", précise Dominique Paris. "Les habitants se sont relogés par eux-mêmes, on s’est tous débrouillés" ajoute Vanessa Mallet, secrétaire générale adjointe de l’association.

"Une scène de guerre"

Sur le site de l'explosion, la phase d'enquête technique est terminée, ouvrant aux 400 sinistrés et aux experts d'assurance et aux ouvriers l'accès aux immeubles voisins du périmètre interdit. Depuis une quinzaine de jours, les camions de chantier ont fait leur apparition. Cette situation devrait perdurer, les travaux de consolidation et de réfection devraient durer 4 ans. Certains habitants ont peur que les délais ne soient pas respectés.

D’autant plus que si tous les résidents ont pu être relogés, certains ont dû se débrouiller par eux-mêmes. Vanessa Mallet, qui vivait dans l’immeuble qui a été touché, se rappelle de l’explosion.

"Toute la famille était en train de dormir. On a été réveillé par un bruit d’explosion, une vision de guerre, des tremblements, des bruits...", explique-t-elle. 

Elle précise qu’elle et sa famille sont restées bloquées 1h30 dans l’immeuble pensant notamment que l’explosion était due à un attentat. 

Quelques jours après l'explosion, les premiers éléments de l'enquête évoquaient une fuite de gaz. Le juge d'instruction devrait rendre ses premières conclusions à la mi-juillet.

Guillaume Descours