Grève des taxis: "Un acte de désespoir qu'il faut comprendre"

Serge Metz, PDG des taxis G7, a demandé ce jeudi sur RMC plus de contrôles de police pour intercepter les chauffeurs UberPOP et annoncé le lancement à la rentrée de Nightcab, un service de taxis 20% moins chers en soirée pour les jeunes.

Périphérique parisien bloqué dans les deux sens au niveau de la Porte Maillot, accès aux terminaux de Roissy perturbés… Le mouvement de colère des taxis pour dénoncer la "concurrence sauvage" de l'application mobile UberPOP, créé beaucoup de perturbations ce jeudi matin dans et autour de la capitale. Si ces blocages provoquent la colère des automobilistes qui doivent aller travailler, Serge Metz, PDG des Taxis G7, a appelé chez Jean-Jacques Bourdin à l'indulgence. "C'est un acte de désespoir qu'il faut comprendre. Les taxis n'ont pas d'autres voies de recours", a déclaré le patron de la plus grosse centrale de taxis en Europe, avec 8.000 chauffeurs, qui a également appelé au calme.

"Que les véhicules UberPOP soient immobilisés par la police"

"La concurrence (d'UberPOP) est déloyale puisqu'il y a distorsion de charges. C'est la première fois que nous avons une multinationale aussi cynique qui, dans tous les pays dans lesquels elle intervient, bafoue les lois en vigueur et fais un lobbying intense avec toute une armée d'avocats et de lobbyistes pour faire adapter les lois locales à son activité, et pas l'inverse", a-t-il poursuivi.

Serge Metz a reconnu que "le gouvernement, à travers la loi Thévenoud, a pris les mesures réglementaires nécessaires", mais il estime que pour mettre fin au service UberPOP, illégal, "il faut beaucoup plus de contrôles de police sur le terrain, de forces de polices dédiées à ce contrôle pour tuer dans l'œuf cette entreprise. Car le jour où il y aura 20.000, 50.000 ou 100.000 chauffeurs UberPOP, il deviendra impossible de mettre fin à cette pratique". "Nous demandons au gouvernement de continuer à faire en sorte que les chauffeurs UberPOP soient contrôlés, que les véhicules soient immobilisés", a poursuivi le PDG des taxis G7.

"Les jeunes doivent pouvoir bénéficier de prix plus réduits"

"Il faut aussi balayer devant sa porte", a toutefois reconnu Serge Metz, même s'il estime que face à la concurrence des VTC, "la qualité de service des taxis n'est plus aujourd'hui celle d'il y a quelques années: nous avons des chauffeurs en costume cravate, qui offrent des bouteilles d'eau…".

Et preuve que la concurrence a parfois du bon pour le client, Serge Metz a annoncé l'arrivée à la rentrée d'un nouveau service pour les jeunes à un tarif attractif.

"Nous pensons que les jeunes doivent pouvoir bénéficier de prix plus réduits. Dès début septembre nous allons lancer Nightcab, un service 20% moins chers pour les jeunes de retour de soirée".

Philippe Gril avec Jean-Jacques Bourdin