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Guadeloupe: le directeur de l'hôpital de Pointe-à-Pitre exfiltré par la police après des violences

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Le directeur du CHU de Guadeloupe et ses deux adjoints ont été exfiltrés par la police de l'hôpital ce mardi. Leurs bureaux était assiégés par des militants contre l'obligation vaccinale des soignants. Ils ont été violentés et vont porter plainte.

Le directeur du CHU de Guadeloupe et ses deux adjoints ont dû être exfiltrés par la police de leurs bureaux, assiégés ce mardi par des militants contre l'obligation vaccinale des soignants, a annoncé la direction de l'hôpital.

Le bâtiment administratif du CHU de Guadeloupe, théâtre des tensions autour de la question de l'obligation vaccinale des soignants, a été assiégé mardi et la direction "séquestrée" dans ses bureaux avant d'être finalement "exfiltrée" par la police.

“Lorsqu'on a voulu sortir, on a reçu des projectiles liquides, de l’eau, de l’urine. Et puis ça a été une énorme mêlée humaine, on a essayé de nous arracher nos vêtements et puis le directeur a ensuite reçu des coups de poing dans les côtes, moi dans le dos. Et ensuite, lui a été frappé à la tête. On est là pour organiser les soins et préparer la cinquième vague et pas pour se faire molester, agresser et violenter sur notre lieu de travail”, explique Cédric Zolezzi, directeur général adjoint du CHU de Guadeloupe.

Interrogé par l'AFP, le directeur général du CHU, Gérard Cotellon, précise avoir été durement touché à la tête. "J'ai perdu connaissance pendant 10 secondes je pense", a précisé Gérard Cotellon. Son adjoint, Cédric Zolezzi, a également indiqué avoir été molesté. "On m'a déchiré ma chemise, j'ai reçu de l'urine sur moi pendant que je courais vers une voiture de police", a-t-il assuré, se déclarant "choqué". La direction a annoncé son intention de déposer plainte.

Un risque d'afflux de malades dans les prochaines semaines

Si cette exfiltration n'a pas donné lieu à des interpellations, elle a été comme une "mêlée de rugby" selon une source policière, alors que les manifestants étaient "plutôt calmes" tout au long de la journée.

"Nous sommes venus réclamer l'argent que l'on nous doit", a déclaré Gaby Clavier, ancien secrétaire de la branche santé du syndicat UGTG, présent sur les lieux avec les manifestants. Ces derniers réclament le versement des salaires des agents suspendus, suite à leur refus de se conformer à l'obligation vaccinale.

Les manifestants ont quitté les lieux en début de soirée. Ce n'est pas la première fois que ces locaux administratifs sont pris pour cible dans le cadre de cette mobilisation. Fin 2021, plusieurs dégradations avaient déjà eu lieu.

Selon le CHU, qui se prépare à un afflux de malades en raison de la résurgence de l'épidémie de Covid-19, 95% du personnel "répondent à l'obligation vaccinale".

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Cyprien Pézeril avec Guillaume Descours