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Guerre taxis - VTC: "L'État ne peut pas racheter toutes les licences"

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Alors que plusieurs centaines de chauffeurs VTC ont prévu de manifester ce mercredi à Paris contre les mesures annoncées par le gouvernement en faveur des taxis, le médiateur nommé par le gouvernement pour régler le conflit a douché quelque peu les espoirs des chauffeurs de taxi de se voir racheter par l'État leurs licences.

C'est l'acte qui pourrait mettre définitivement un terme à la guerre entre taxis et VTC : le rachat des licences qui permettent aux taxis d'exercer leur profession, et qui leur donne notamment le droit à la maraude, pratique qui consiste à pouvoir être hélé dans la rue et qui est interdite pour les VTC. Obligés de dépenser des fortunes (parfois plus de 200.000 euros) pour acquérir ce qui s'apparente à un fonds de commerce auprès de chauffeurs retraités ou qui quitte la profession, les taxis partent effectivement avec un handicap face à la concurrence des chauffeurs de voitures de tourisme avec chauffeurs, qui ne doivent payer, eux, que la formation VTC qui ne s'élève qu'à quelques milliers d'euros. Et sans parler des LOTI, ces chauffeurs utilisés par certaines plateformes de type Uber et qui peuvent faire du transport de personnes sans formation VTC.

"On ne peut pas proposer des choses qui ne sont pas réalisables"

La semaine dernière, le 29 janvier, après trois jours de grève des taxis, Alain Griset, président de l’Union nationale des taxis, avait assuré sur RMC que "la question du rachat des licences [était] sur la table" des négociations avec le gouvernement. Invité ce mercredi de Jean-Jacques Bourdin, le médiateur nommé par le gouvernement, Laurent Grandguillaume, a reconnu que le sujet avait été abordé mardi matin. Les fédérations de taxi vont faire des propositions : il faut dire combien ça coute, et si c'est possible", a expliqué le médiateur. Mais le député PS a sans doute douché les espoirs des chauffeurs en déclarant : "On ne peut pas proposer des choses qui ne sont pas réalisables. L'État ne peut pas racheter toutes les licences, ça coûterait des milliards d'euros".

Il a donc répété: "Il faut appliquer la loi Thévenoud et ses règles, et renforcer les contrôles comme l'a annoncé le Premier ministre". Des contrôles "qui ont lieu en ce moment", a-t-il assuré.

Philippe Gril avec JJ. Bourdin