Ils appellent leur enfant "Kaymronne" et deviennent la cible d'insultes sur les réseaux sociaux

Des messages violents. Johnny et Stessy, les parents du premier bébé né en 2024 à la maternité de Saint-Malon ont reçu de nombreuses insultes après un article de Ouest-France évoquant l'heureux événement. La raison? Le prénom de leur enfant, Kaymronne.
Accusé sur les réseaux sociaux de "retard intellectuel", d'avoir donné un prénom de "beauf", ou encore de commettre un acte de "maltraitance" envers l'enfant, Johnny et Stessy ont expliqué avoir décidé de modifier l’orthographe du prénom "Cameron" pour qu’il s’inscrive dans la lignée de leurs deux autres filles âgées de 6 et 3 ans: Kayla et Kenzianne.
"Humiliés"
Aujourd'hui, ils se disent "complètement humiliés" et ont demandé à Ouest-France et Le Pays Malouin de supprimer les références à leur famille sur les réseaux sociaux. Les deux parents menacent également de poursuivre en justice certains internautes si les insultes venaient à continuer.
"C'est une mode et rien au niveau de la loi n'interdit d'appeler son enfant Kaymronne", explique dans Estelle Midi, ce vendredi sur RMC et RMC Story, François Bonifaix, psychanalyste et auteur de Le traumatisme du prénom. Il note que la pratique des noms originaux, et souvent à consonance anglo-saxonne, est récente.
"Quand on fait un enfant, c'est pour soi. Et le prénom, c'est le projet, ce que l'on souhaite pour l'enfant", ajoute le psychanalyste.
La liberté comme seule règle
En matière de prénom, la règle reste la liberté pour les parents depuis 1992. Néanmoins, la limite réside dans l’évaluation du risque d’éventuelles moqueries ou difficultés liées au prénom de l’enfant.
Ainsi, tous les ans, des listes de prénoms plus ou moins loufoques apparaissent. Ces dernières années, la justice a ainsi refusé des prénoms comme Nutella ou Titeuf. Même rejet pour des parents qui ont tenté d’appeler leurs jumeaux Fish et Chips ou Bâbord et Tribord.