A Raqqa, sur les traces des jihadistes Jean-Michel et Fabien Clain
La ville de Raqqa a été reprise à l'Etat islamique en octobre 2017, mais a été détruite à 70%. Aujourd'hui quasiment rien n'a été reconstruit à Raqqa en Syrie, ce matin, sur les traces de Fabien et Jean-Michel Clain, les deux frères qui ont revendiqué les attentats du 13 novembre à Paris.
Au milieu des ruines de l'ex-capitale de l'organisation terroriste en Syrie, les habitants n'ont pas oublié ces djihadistes étrangers qui fait régner la terreur pendant deux ans. Fabien et Jean-Michel Clain, comme la majorité des français qui ont rejoint l'Etat islamique, ont vécu à Raqqa.
Cuisine équipée, carrelage blanc, et baignoire à jets
Les deux frères s'étaient installés dans un quartier du centre de la ville et ils ont laissé des traces de leur passage. Aujourd'hui, ce quartier a repris un semblant de vie normale. La musique est revenue.
Au coin d'une rue, un immeuble de standing, en partie détruit. D'après nos informations, c'est ici qu'a vécu pendant plusieurs mois Jean-Michel Clain. L'un des Français les plus recherché est resté ici jusqu'au printemps 2016 avec sa femme et leurs 7 enfants.
Un habitant nous guide jusqu'au 3e étage et ouvre la porte de cet appartement de 100 mètres carrés. Cuisine équipée, carrelage blanc, et baignoire à jets. Au pied de l'immeuble, un jeune homme reconnaît sur une photo un autre Français : Fabien Clain.
"Je ne me souviens plus quand c'était et où exactement mais je suis sur de l'avoir vu ici."
Des cartes d'identité plastifiées, des livres de comptes
Il nous indique ensuite un bureau à l'arrière d'une parfumerie. L'endroit est en partie détruit mais il reste des sacs au milieu des gravats. Hussam Hammoud, un jeune activiste de Raqqa les ouvre avec nous. Dedans, des sortes de carte d'identité pour les combattants de Daech dont une appartenant à un Français qui s'appelle Abou Omar Al-Faransi.
Plusieurs Français de l'Etat islamique avait adopté ce nom. Cette carte plastifié noire permettait aux combattants qui la possédaient de se déplacer librement.
Dans un autre sac, un livre de compte très précis des sommes versés à chaque jihadiste. Dans les débris également, un document en français. Le numéro 6 de Dar-al-Islam, magazine de propagande édité par la cellule médiatique francophone dont faisait parti Jean-Michel et Fabien Clain.