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Boris Johnson accuse Vladimir Poutine de l'avoir "menacé" de tirs de missiles, Moscou dément

Le Premier ministre britannique Boris Johnson lors d'une allocution depuis sa résidence de Downing Street à Londres (Royaume-Uni), le 7 juillet 2022.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson lors d'une allocution depuis sa résidence de Downing Street à Londres (Royaume-Uni), le 7 juillet 2022. - JUSTIN TALLIS / AFP

L'ancien Premier ministre britannique Boris Johnson a fait des révélations très remarquées dans un documentaire diffusé ce lundi soir sur la BBC. Jusqu'à provoquer une réaction du Kremlin.

Le Kremlin a accusé de "mensonge" l'ex-Premier ministre britannique Boris Johnson, qui affirme dans un documentaire que le président russe Vladimir Poutine l'a "menacé" en mentionnant un tir de "missile", peu avant l'offensive en Ukraine.

"Ce qu'a dit monsieur Johnson, c'est un mensonge. C'est soit un mensonge délibéré, mais alors dans quel but ? Soit c'est un mensonge involontaire, dans la mesure où il n'a pas compris ce que lui disait le président Poutine", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

"Il n'y a eu aucune menace aux missiles. En parlant des enjeux pour la sécurité de la Russie, le président Poutine avait noté qu'en cas d'entrée de l'Ukraine dans l'Otan et la possibilité de déploiement de missiles de l'Alliance ou de missiles américains à nos frontières, cela signifierait qu'un missile pourrait atteindre Moscou en quelques minutes", a expliqué M. Peskov.

"Si ce passage a été mal interprété, alors c'est une situation très embarrassante", a-t-il poursuivi.

Qu'a dit Boris Johnson exactement?

Dans le documentaire de la BBC en trois parties, dont le premier épisode est diffusé lundi soir sur BBC Two, l'ancien chef du gouvernement britannique raconte son "très long" et "extraordinaire" appel avec le président russe après sa visite à Kiev début février dernier, avant le début l'invasion.

A cette époque, Vladimir Poutine continuait à soutenir qu'il n'avait aucune intention d'envahir son voisin ukrainien, malgré l'afflux massif de militaires russes dans les régions frontalières. Boris Johnson, lui, raconte qu'il avait averti le président russe des dures sanctions que prendraient les Occidentaux s'il s'engageait dans cette voie.

"Il a dit: 'Boris, vous dites que l'Ukraine ne va pas rejoindre l'Otan de sitôt. (...) Qu'est-ce que vous entendez par 'pas de sitôt' ?", raconte Boris Johnson.

"Eh bien elle ne va pas rejoindre l'Otan dans un avenir proche, vous le savez parfaitement", poursuit l'ex-dirigeant britannique, soutien de la première heure des Ukrainiens.

"A un moment donné, il m'a en quelque sorte menacé et a dit: 'Boris, je ne veux pas vous faire de mal, mais avec un missile, ça prendrait une minute' ou quelque chose comme ça", poursuit Boris Johnson.

"Je pense que d'après le ton très détendu qu'il prenait, le détachement qu'il semblait avoir, il se jouait de mes tentatives de l'amener à négocier", ajoute l'ex-dirigeant britannique, qui a quitté Downing Street début septembre après une succession de scandales.

Avec AFP