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Brexit: à Londres, l'inquiétude monte face à un possible "no deal" et une augmentation des prix

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Un "no deal" aurait notamment des conséquences très concrètes sur la nourriture qu’achètent les Anglais.

À trois semaines de la rupture définitive entre l'UE et le Royaume-Uni, Boris Johnson et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, se sont donnés jusqu'à dimanche pour prendre "une décision ferme" sur "l'avenir des négociations. La perspective d’un "no deal" se fait fortement sentir. Et dans ce cas, ce sont les conditions douanières "standards" de l’OMC qui s’appliqueraient, avec comme répercussion une hausse des prix. 

C’est l’un des plus vieux marchés de Londres : le Borough Market et ses étals de fruits et légumes qui pourraient être moins fournis à partir du 1er janvier. 

“Les produits de qualité supérieure vont sûrement manquer. Ces tomates italiennes juste ici, ces pommes et ces poires françaises", indique Charlie Foster le directeur du primeur Turnips, qui importe les trois-quarts de ses produits de l’union européenne. 

“Personne n’a intérêt à mettre en place des taxes douanières trop élevées, parce que si les produits deviennent trop chers, on ne pourra plus les acheter, ça sera trop coûteux à vendre”, assure-t-il. 

Les commerçants inquiets

Dans les étals, Nora, une cliente, remplit son panier avec inquiétude. “Tout est déjà cher. Je ne sais pas si on prend des cèpes par exemple, ou ces racines que j’adore, qu’on ne trouve qu’en Italie en hiver, est-ce que je pourrais encore en trouver ? Combien ça va coûter en plus ?”, se demande-t-elle. 

Dans un autre marché Londonien, Yalcan, fromager, se demande même s’il pourra continuer à aller chercher ses fromages en France. 

“Les prix vont augmenter, j’ai déjà dû augmenter les miens car traverser la frontière devient de plus en plus cher. Le mois dernier, j’ai même dû acheter une machine à café, car si jamais le fromage n’est plus rentable, au moins on pourra continuer à faire de l’argent avec le café”, indique-t-il. 

Il ira une dernière fois en France quelques jours avant le Brexit, fin décembre, faire le plein de fromages, le temps d’y voir plus clair. 

Martin Cadoret et Florian Chevallay avec Guillaume Descours