"Ca va me faire quelque chose, mais...": que pensent les Palestiniens de la reconnaissance par la France?

La France va reconnaître officiellement l’Etat de Palestine à travers un discours d’Emmanuel Macron devant l'Assemblée générale de l'ONU à New York. Un moment historique notamment pour les Palestiniens installés en France. Car voir son pays d'adoption officiellement reconnaître sa patrie, la Palestine, cela fait 20 ans que Rushdi, franco-palestinien, l'attend.
“Je peux vous assurer que ça va me faire quelque chose. Mais si c’est juste Macron qui veut se donner bonne conscience en disant qu’il reconnaît la Palestine sans actions concrètes derrière, ça ne sert à rien”, souligne-t-il.
"Ca ne change pas la situation du génocide"
Et si Rushdi reste sceptique, c'est parce qu'il s'inquiète pour sa famille qui vit dans la bande de Gaza. “J’ai des cousins germains là-bas. Le plus proche, c’est mon neveu. Ils vivent dans des camps en plastique. Ils peuvent mourir de faim comme les autres. On réclame des sanctions contre Israël politiques, économiques, culturelles et sportives”, insiste-t-il.
Mais pour Nawras, Palestinien installé en France depuis une vingtaine d'années, la reconnaissance de la Palestine arrive bien trop tard.
“Il fallait le faire avant. Là, ça ne change pas grand-chose parce que ça ne change pas la situation du génocide qui existe à Gaza”, assure-t-il.
La reconnaissance d'un "génocide" réclamée
Et ce terme "génocide", les deux hommes demandent à Emmanuel Macron de le reconnaître concernant la situation dans la bande de Gaza. Mais la reconnaissance de l'Etat de Palestine par la France provoque la polémique. David, conducteur routier auditeur des Grandes Gueules, dit avoir "honte d'être Français".
"Pour la première fois de ma vie, j'ai vraiment honte d'être Français. Comment on peut faire une chose pareille. Il faut que Macron se rappelle qu'il y a eu près de 50 Français tués pendant les attaques du 7 octobre. Il est en train de légitimer le terrorisme et la violence", estime-t-il.
S'il condamne les attentats du 7 octobre qu'il décrit comme des actes "horribles", Salif, lui aussi auditeur des Grandes Gueules, appelle à ouvrir les yeux sur ce qu'il se passe à Gaza. "Combien de morts tous les jours? Ce n'est pas la guerre, la guerre, c'est une armée contre une autre armée. Les Palestiniens n'ont pas d'armée alors qu'Israël a une des armées les plus soffistiquées au monde", assure-t-il.
En prononçant ce discours, Emmanuel Macron le sait, ses mots seront scrutés par la communauté juive froissée par cette décision et qu'il a tenté de rassurer ces dernières semaines. Alors il le répète, cette reconnaissance s'inscrit dans un plan de paix et de sécurité.