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Des combattants kurdes ont lancé l'assaut sur plusieurs villages tenus par Daesh autour de Mossoul

REPORTAGE - Les forces irakiennes et kurdes ont lancé une offensive coordonnée ce jeudi contre plusieurs villes autour de Mossoul. Mais les jihadistes opposent une sérieuse résistance. Les combats se font par rues par rues notamment dans la petite ville chrétienne de Bartela.

Des combattants irakiens et kurdes ont lancé l'assaut sur plusieurs villages tenus par le groupe Etat islamique (EI) autour de Mossoul, au quatrième jour de la vaste offensive des forces irakiennes et de la coalition internationale pour reprendre la deuxième ville d'Irak aux jihadistes. Une journée de combats intenses. Pour preuve, toute la journée la ville chrétienne de Bartela a été noyée sous un épais nuage de fumée noire.

Une fumée noire accompagnée de tirs, d’explosions, des détonations incessantes plus ou moins fortes. En première ligne, les forces spéciales irakiennes avec leurs blindés noirs. Pour les freiner, les jihadistes ont lancé au moins 11 attaques suicides, 11 voitures remplies d’explosifs. Les Peshmergas participent aussi à l’offensive: une vingtaine de soldats kurdes ont été tués au cours d’une attaque sur un village.

"On n'est pas des mécréants"

Les combats sont donc durs. Les hommes sont éprouvés et craquent parfois. Mais, au milieu de ce chaos, parfois, des bonnes nouvelles. Ahmet, le chrétien, et Zava, le kurde musulman chiite, autrefois voisin, ne sont pas vus depuis deux ans. Ils ont fui leur village et viennent de se retrouver. Dans les bras l’un l’autre, ils s’embrassent et pleurent. "Mon frère, tu es mon ange gardien. Il n’y pas de différence entre nous. On n’est pas des mécréants".

A ce moment-là, dans le ciel, passe un hélicoptère de l’armée irakienne. Au milieu des combattants en armes. L'un d'entre eux semble perdu. Il porte une petite croix autour du cou. C’est un prêtre dont l'église est à moins de deux kilomètres dans une zone encore sous le contrôle de l’Etat islamique. "On est là pour essayer de comprendre, témoigne-t-il. On ne sait pas ce qui se passe de l’autre côté, dans les combats. On espère que notre Eglise a été épargnée". Il n'a plus que quelques heures a patienté pour le savoir. En effet, dans la nuit de jeudi à vendredi, les forces irakiennes avaient repris le contrôle quasi-total de Bartela.

Céline Martelet