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Elon Musk, le "bonimenteur": "Il se vante de s'être fait tout seul, mais beaucoup d'idées ne viennent pas de lui"

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Alors qu'Elon Musk s'affiche sans arrêt aux cotés de Donald Trump, en pleine course pour la présidentielle américaine, un journaliste revient sur l'histoire de l'homme le plus riche du monde, qui aime visiblement réécrire son histoire.

Hormis les deux candidats, il est l'un des principaux personnages de l'élection présidentielle américaine. Elon Musk, le fantasque patron de X (anciennement Twitter), Tesla et Space X, est plus qu'engagé aux côtés de Donald Trump dans le match qui l'oppose à Kamala Harris dans la course à la Maison Blanche.

Désormais totalement engagé dans cette campagne, Elon Musk s'investit aux côtés de Donald Trump. L'un de ses objectifs? "Combattre le virus 'woke'", explique ce mercredi sur RMC et RMC Story Boris Manenti, journaliste au Nouvel Obs et auteur d'Elon Musk, le bonimenteur.

"Il veut revenir à des valeurs très fondamentales, plutôt d'extrême droite, et il plaide ça aux côtés de Donald Trump. Dans les sujets principaux que défend Elon Musk, il y a la lutte contre l'immigration et la natalité", poursuit-il.
Boris Manenti, invité des GG - 30/10
Boris Manenti, invité des GG - 30/10
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Mais pourquoi cet engagement soudain en politique de l'un des hommes les plus riches du monde? "Il y a un moment marquant dans son intimité. Son enfant aîné est devenu une femme transgenre et a coupé les ponts avec sa famille. C'était à un moment post-Covid-19 où Elon Musk était selon ses proches bercé par des théories du complot sur internet".

"C'est le moment où ses fréquentations ont basculé et lui qui a bâti sa réussite dans la très démocrate Californie, a glissé vers l'alt-right, l'extrême droite américaine", ajoute Boris Manenti.

"Ce n'est pas lui qui a créé Tesla"

C'est aussi l'occasion de s'affirmer pour Elon Musk. "L'idée du livre Le Bonimenteur, c'est de reprendre son histoire personnelle où il se vante d'être l'incarnation du self-made-man américain qui a beaucoup travaillé, s'est fait tout seul et a eu plein d'idées géniales tout seul", explique Boris Manenti.

Un autoportrait éloigné de la réalité: "Il a eu une enfance dorée en Afrique du Sud. Beaucoup d'idées ne viennent pas de lui. Ce n'est pas lui qui a créé Tesla. Le projet de l'Hyperloop est une idée qu'il a copiée-collée et qui portait une ambition politique pour contrer le projet de TGV en Californie", raconte Boris Manenti sur le plateau des Grandes Gueules.

Au rayon des succès, Tesla et Space X restent des entreprises à la pointe de la technologie et ont réussi: "Mais il faut raconter ses mécaniques de réécriture de l'histoire permanente, marketing de produits qui n'existent pas, quelque chose de constant avec Elon Musk".

"Un ego très fort" et des ambitions politiques?

L'homme le plus riche du monde "a un ego très fort et tout ce qu'il fait doit être le meilleur du monde et écraser les autres". Dernier projet en date, la conquête de Mars. "Ce n'est pas son idée, c'est celle d'un astrophysicien qui s'appelle Robert Zubrin et qui a côtoyé Elon Musk", souligne Boris Manenti.

Cette ambition démesurée peut-elle le pousser vers des responsabilités politiques? Pas en tant que président des Etats-Unis, en tout cas. Alors qu'il est né en Afrique du Sud, cela l'exclut automatiquement, les prétendants à la Maison Blanche devant être obligatoirement nés sur le territoire américain.

"On ne peut pas l'exclure", prévient Boris Manenti. "On peut imaginer quelque chose de plus local et il défend un projet politique aux côtés de Donald Trump", ajoute-t-il.

G.D.