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En Espagne, une ville coupée du monde après les inondations: "On ne peut pas vivre comme ça"

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Trois jours après les inondations dévastatrices en Espagne, certains villages sont toujours coupés du monde. C'est le cas d'Alfafar, dans la banlieue sud de Valence, où les habitants tentent de déblayer les routes.

Plus de 158 personnes sont mortes dans les inondations en Espagne, et le bilan risque encore de s'alourdir. Les recherches se poursuivent pour retrouver les survivants, avec "des dizaines et des dizaines de disparus" selon les mots du ministre de la Politique territoriale, Ángel Víctor Torres.

La région de Valence est de loin la plus endeuillée avec 155 décès. En visite sur place, le Premier ministre Pedro Sánchez a assuré que l'épisode de mauvais temps n'était "pas terminé". Il appelle les habitants de cette région à "rester chez eux" et à "ne pas sortir".

Malgré la décrue, les alentours de Valence restent très marqués. Les secours commencent à déblayer les routes, mais cela va prendre du temps. Certains villages sont encore isolés, coupés du monde, comme Alfafar. Les routes pour s'y rendre sont barrées. Alors, les habitants sont obligés de compter sur la bienveillance de leurs voisins pour se nourrir.

Ici, pas d'eau potable, ni d'électricité, ni de supermarché... Les quelques magasins qui n'ont pas été détruits ont été pillés. Alors, la mairie distribue des provisions. Nicolas, 19 ans, espère enfin pouvoir manger.

"Je veux juste de la nourriture basique. Il n'y a plus d'électricité, tout ce qui est dans les frigos a pourri. Donc des repas en conserve, ça serait super pour le dîner", indique-t-il.

De longues files d'attente pour récupérer des provisions

Et il n'est pas seul. La file d'attente s'étend sur une centaine de mètres. Isaac est là depuis deux heures. "Je suis angoissé. On ne peut pas vivre comme ça. Là, on survit juste. On attend des solutions, de la part du gouvernement, de n'importe qui...", confie-t-il.

Les provisions arrivent depuis Valence dans des camionnettes des secours, les seuls véhicules autorisés à passer. Une dizaine de bénévoles déchargent les sacs. Certains volontaires ont marché plus d'une heure pour être là, par solidarité.

À la tombée du jour, tous les habitants présents repartent avec leur lot de courses, mais Clara reste très inquiète.

"Nous avons seulement une bouteille d'eau. Nous voulons des militaires ici, car c'est une situation dramatique", indique-t-elle.

Des militaires, pour déblayer et nettoyer les routes et permettre à sa ville d'enfin se reconnecter au reste du pays.

Joana Chabas avec Guillaume Descours