Guerre en Ukraine: A Kiev, "la très longue attente" avant l'attaque russe ou le siège
Dix-huitième jour de guerre en Ukraine. La capitale ukrainienne est presque encerclée, des attaques voient le jour dans le sud de la capitale, à 30 km du centre-ville.
La guerre à Kiev, c'est l'histoire d'une très longue attente stressante
Les positions militaires n'évoluent presque plus: l'armée russe est à l'est et à l'ouest de la ville. Depuis le centre-ville, on entend des détonnations assez lointaines qui montent que les armées russes et ukrainiennes se font face aux mêmes endroits.
Le centre de Kiev n'est pas pour le moment bombardé, à l'exception d'un drone chargé d'explosifs, abattu par l'armée ukrainienne, qui a en partie détruit un immeuble, perforant son toit, et en incendiant une partie.
Il n'y a pas eu de blessés. Situé dans le quartier de l'université, cet immeuble fait partie d'un quartier résidentiel qui avait jusqu'ici été épargné par les combats, quels qu'ils soient.
Un immeuble touché par un drône
Sur le trottoir, en bas de cet immeuble, on retrouve de nombreux débris, notamment des bouts de tôle de bois carbonisés. A l'intérieur, l'air sent le brûlé. "C'est terrible, c'est une véritable catastrophe", dit Oleksander. Il travaille ici et nous montre le toit troué et en grande partie incendié.
"Dieu merci le drone a explosé juste au dessus dans le ciel... sinon la moitié de l'immeuble serait parti en fumée", explique-t-il.

La peur
Natalya a été réveillée par la détonation. Les mains de cette grand-mère tremblent encore. Elle aurait voulu fuir, partir en Pologne avec ses enfants et petits-enfants mais elle n'a pas pu: "Tous les matins ils m'appellent pour me dire de les rejoindre. Mais mon mari est malade je ne peux pas l'abandonner."
La peur se lit sur son visage de Natalya. Une peur que l'ont sent plus intérieure chez Luka, un petit garçon de 9 ans.
"Je ne pense pas à la guerre je veux juste qu'on gagne comme ça je pourrai retourner dehors et aller partout où je veux", explique cet enfant.
Alors que certains de ses amis ont quitté la capitale, car la ville s'est vidée de la moitié de ses habitants, Luka assure vouloir rester à Kiev, chez lui, avec ses parents. Comme tous les habitants de Kiev, ils vivent dans la peur, l'appréhension, l'incertitude.
Une attaque ou un siège?
Ceux qui restent ne savent pas quand ni comment les Russes finiront par passer à l'offensive ou bien s'ils tenteront d'assiéger la ville.
Le siège, c'est l'hypothèse retenue par l'état major ukrainien. Avant une offensive, il y a beaucoup de préparation, il y aurait régulièrement des tirs d'artillerie, des bombardements, notamment sur les positions à l'est, si l'armée russe était sur le point d'attaquer.
Ce n'est pas le cas, ce dimanche matin. L'armée ukrainienne remarque, par contre, que les forces russes essayent d'éliminer les défenses autour de la ville, y compris au sud de Kiev.
Si la route du sud est bloquée, la ville n'aurait plus aucun accès. Ce serait le début d'un siège.