Huit Françaises et une vingtaine d'enfants détenus dans un camp de réfugiés en Syrie

- - Illustration AFP
Après la chute de Raqqa, en octobre dernier, les force arabo-kurdes ont arrêté au total plusieurs dizaines de Français engagés dans les rangs de Daesh et, parmi eux, une majorité de femmes et d'enfants. Des Françaises qui devraient être jugées sur place par les Kurdes de Syrie.
Selon nos informations, huit Françaises et près d'une vingtaine d’enfants sont actuellement détenus par les Kurdes dans le camp de Roj, un camp de réfugiés au nord-est de la Syrie. Elles vivent sous des tentes alors que l’enfant le plus âgé est une adolescente de 14 ans, tandis que le plus jeune n’a que quelques mois.
Un orphelin français d'un an et demi dans ce camp
Ces femmes ont entre 20 ans et 35 ans. Leurs parcours sont très différents: certaines ont quitté la France en famille avec leurs maris, quand d’autres sont parties seules pour rejoindre l’Etat islamique. Elles ont toutes eu un ou plusieurs enfants sur place.
Parmi ces enfants se trouve un orphelin français âgé d'un an et demi, ses deux parents français ont disparu lors de la chute de Raqqa. Sa famille demande aux autorités françaises que ce petit garçon soit sorti de la Syrie et ramené en France.
Quel est leur sort judiciaire sur place?
Pour le moment, ces huit Françaises de ce camp de Roj ne sont pas poursuivies. Aucune procédure judiciaire n'a été ouverte à leur encontre par les Kurdes, alors qu'en France, elles font quasiment toutes l'objet d'un mandat d'arrêt.
Jusqu'ici, ces femmes n'ont pas vu de juge, ni rencontré d'avocat. Certaines ont été interrogées par des femmes des forces militaires kurdes. Des interrogatoires qui durent un ou plusieurs jours.
"Ces femmes n'ont été accusées de rien, il n'y a pas d'avocat. Elles ne sont chargées officiellement de quelconque crime et en même temps elles n'ont pas le droit de sortir du camp. Elles se demandent quel va être leur sort. Sachant que les officiels kurdes que j'ai rencontrés assurent qu'ils n'avaient aucun intention de poursuites judiciaires, et attendaient en espérant que la France vienne les chercher", explique Nadim Houri, observateur de l'organisation Human Rights Watch.
Les hommes français détenus dans des prisons
Le système judiciaire dans cette zone kurde de la Syrie se résume aujourd’hui, selon l’organisation Human Rights Watch, a un juge dans un bâtiment avec des audiences qui ne durent pas plus d’une heure.
Pour l’instant, seuls des Syriens et des Irakiens membres de Daesh ont été jugés, et le plus souvent condamnés à 20 ans de prison. Pour ce qui est des hommes français arrêtés, très peu d'informations circulent. Ils seraient détenus dans des bâtiments en dur, de véritables prisons donc.