Israël-Liban: la guerre "aurait pu être évitée mais c'est un choix de Netanyahu", estime un spécialiste

Le monde tente d'empêcher l'embrasement au Proche-Orient. Mercredi, les Etats-Unis, la France, l'Union européenne et plusieurs pays arabes ont appelé à un "cessez-le-feu immédiat de 21 jours" au Liban où Israël bombarde le Hezbollah qui répond en tirant vers les villes israéliennes.
Pour Jean-Paul Chagnollaud, président de l’institut de recherche et d'études Méditerranée Moyen-Orient la guerre est déjà presque totale et "aurait pu être évitée mais c'est un choix de Netanyahu" assure-t-il ce jeudi sur RMC et RMC Story.
"Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu aurait très bien pu s'arrêter et accepter le cessez-le-feu à Gaza, c'était le point de départ, mais il a refusé. Il ne veut pas de cessez-le-feu, il veut rester à Gaza", estime le chercheur.
"Un engrenage de guerre qui ne mène nulle part"
"Par conséquent, la guerre continue, l'obstacle suivant pour lui c'est le Hezbollah. On est dans un engrenage de guerre qui ne mène nulle part", déplore Jean-Paul Chagnollaud.
Après avoir écarté toute intervention terrestre, l'armée israélienne envisagerait finalement "une possible entrée dans le pays". "Nous attaquons toute la journée (...) pour préparer la zone à la possibilité de votre entrée (...) et continuer à frapper le Hezbollah", a déclaré à des soldats le chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Herzi Halevi, à la frontière avec le Liban.
Le Hezbollah et l'Iran favorables à un cessez-le-feu?
De son côté, le Hezbollah "n'a pas intérêt à cette guerre", estime Jean-Paul Chagnollaud. "Le Hezbollah est là par solidarité avec le Hamas mais un cessez-le-feu à Gaza la raison pour laquelle le Hezbollah s'est engagé, disparaîtrait".
Même du côté de l'Iran, allié du Hezbollah, on ne veut pas la guerre croit savoir Jean-Paul Chagnollaud qui en veut pour exemple le discours à l'ONU du nouveau président iranien Masoud Pezeshkian: "Il a évoqué un cessez-le-feu. L'Iran a des problèmes internes considérables et il y a eu des changements importants sur le plan politique avec ce personnage entré par effraction dans le système".
"Le ministre des affaires étrangères iranien a fait l'accord sur le nucléaire et a ouvert un dialogue avec les Etats-Unis. L'Iran n'a pas intérêt à ce qu'il y ait une guerre et veut qu'elle s'arrête", assure le spécialiste.
"Macron a perdu sa crédibilité"
Pour apaiser la situation, la communauté internationale appelle à un cessez-le-feu. Mais aucun acteur ne semble pouvoir mettre les différentes parties autour de la table.
Et surtout pas la France, ancien interlocuteur privilégié au Liban qui est exclu des discussions assure Jean-Paul Chagnollaud: "Emmanuel Macron a perdu sa crédibilité après ses déclarations dans la foulée du 7-octobre, déclarations en désaccord avec la ligne de la France".